samedi 23 janvier 2016

Neverwhere (Neil Gaiman)



Nous découvrons Richard Mayhew dans sa vie dans le Londres d’en Haut. Sa rencontre avec Porte, va chambouler sa vie. La jeune femme vient du Londres d’en Bas . Soudainement, il va alors devenir invisible, sa vie va être effacée, tout ça, car il a aidé une inconnue. Il ne lui reste plus qu’une solution : retrouver Porte dans l’espoir qu’elle sache comment lui rendre sa vie. Avec eux, Le Marquis de Carabas, qui aide la jeune femme, et Chasseur garde du corps.Porte est en effet poursuivi par deux hommes, deux tueurs de sang-froid : M. Croup et M. Vandemar.
 
 
1ère lecture en 2010

Je ne suis pas une spécialiste du fantastique, je lis souvent à l'instinct et là j'ai adoré.
Tout démarre dans un monde normal, avec des gens normaux, et l'instant d'après on a l'impression d'être dans un monde entre réalité et rêves. Justement l'assemblage de toutes ces scènes qui paraissent se suivre sans lien, c'est tout juste comme un rêve, pas forcément toujours réjouissant pour les héros mais ils s'en sortent et c'est là l'essentiel.
C'est ce que j'ai apprécié. J'aime beaucoup ce genre d'écriture un peu décalée qui nous mène dans un monde qui justement à ces propres codes.
L'histoire est classique, c'est l'environnement et les descriptions qui le sont moins et qui m'ont attirés. Comme cette sorte de cour des miracles ou plutôt cour des brigands très hétéroclite :
je vous cite un passage qui m'a bien fait rire : "Tout le monde achetait. Tout le monde vendait. Richard écouta les cris du marché en commençant à déambuler dans la foule.
_ Ils sont beaux, ils sont frais, mes rêves. Cauchemars, cauchemars, première qualité ! Venez acheter mes beaux cauchemars.
_ Aux armes ! Armez-vous ! Défendez votre cave, votre caverne ou votre terrier ! Vous voulez leur taper dessus ? On a ce qu’il faut. Allez, ma belle, approchez, venez par ici…
_ Cochonneries ! Beugla une vieille obèse dans l’oreille de Richard quand il passa devant son étal malodorant. Détritus ! poursuivit-elle. Ordures ! Déchets ! Fange ! Immondices ! Servez-vous ! Tout est cassé et abîmé ! Saloperies, saletés et vieux tas de merde. Allez, allez, faites-vous plaisir.
Un homme en armure battait un petit tambour, chantait en même temps :
_ Objets perdus ! Approchez, approchez ! Voyez vous-mêmes. Objets perdus. Rien de trouvé ici, tout est garanti perdu. " Les personnages secondaires sont attachants même Mr Croup et Mr Vandemar, les deux vilains de services, qui l'un avec son langage châtié et l'autre qui ne pense qu'à manger, m'ont bien amusée. Et pourtant ce ne sont pas des tendres.
Donc je dirais que pour moi ce fut un coup de cœur. Je n'avais jamais lu de Neil Gaiman et si je peux je recommencerai

2ème lecture : mai 2016  lors de la lecture commune imaginaire sur Babelio

Que dire de plus que lors de ma première découverte de Neverwhere, et bien ma fois que l'ai lu avec plus d'attention. J'ai toujours autant apprécié l'aventure, la découverte de Richard avec le monde d'en Bas, l'enchaînement des événements, l'action, les personnages, mais aussi je me suis aperçue que Neil Gaiman, nous apportait une petite touche historique sur Londres, telle la Muraille de Londres construite sur les ordres de l'empereur romain Constantin, et dont il reste encore des vestiges de nos jours…. Ainsi que l'application bien définie aux noms des différentes stations du métro londonien. (Blackfriars : les moines noirs etc..), c'est carrément la ville en elle-même qui occupe une place centrale dans le livre, bien plus qu'un personnage à part entière. L'humour est discret mais bien présent, essentiellement lié au caractère empoté de Richard...enfin au Richard du début.. L'écriture de Neil Gaiman est dynamique, elle a du rythme, autant dans le langage soutenu du Marquis de Carabas, que dans celui plus populaire de Old Bailey ainsi que dans la narration des événements. La plupart des personnages sont attachant, même nos deux compères (vous savez de qui je parle, n'est-ce-pas???), le peuple des Parle-aux-rats, le peuple des égouts, ils ont tous leur rôles à jouer dans ce monde en négatif du nôtre. Car finalement nous sommes transposés de l'autre côté en négatif du miroir de notre monde. Le récit se termine en beauté, même si le dénouement m'a laissé un peu triste car nous vivons dans le monde de Richard au début du livre. Vous l'aurez deviné, j'ai toujours autant aimé...


A propos de ce livre :
- Prix Julia Verlanger 1999.

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