mardi 7 juin 2016

Les voies d'Anubis (Tim Powers)







Lorsque vous êtes écrivain spécialiste de Samuel Coleridge et que l'on vous propose d'assister à une de ses conférences, résisterez-vous bien longtemps ? Et le fait que l'on soit en 1983, près d'un siècle après la mort du poète ne semble pas être un obstacle insurmontable. En effet, un savant anglais a découvert que le temps est un long fleuve sur lequel existent des brèches qu'on peut emprunter, passant de l'une à l'autre quasi instantanément. Brendan Doyle, jeune auteur américain, se retrouve en 1805 dans une Londres victorienne, flamboyante et décadente. Mais alors que son expédition devait passer inaperçue, il est enlevé par un étrange magicien aidé d'une bande de bohémiens. Il se retrouve alors plongé dans un complot à travers les âges qui vise à détruire l'Angleterre et à rétablir la puissance de l'ancienne Égypte.



Parmi les trois livres choisis lors de la dernière lecture commune de l'imaginaire « Les voies d'Anubis » de Tim Powers est un roman fantastique et de science-fiction écrit en 1983.

C'est un mélange de thèmes du voyage temporel, de l'histoire contemporaine, de la littérature britannique et ainsi que de la magie égyptienne dans le Londres de 1810.

Il a obtenu le prix Philip K. Dick 1984 et Le prix Apollo1987.

Jeune professeur de littérature, Brendan Doyle se voit inviter à séjourner à Londres afin de donner une conférence sur un poète anglais peu connu, Samuel Coleridge mais très estimé de son petit cercle d'inconditionnels. Si passionnés, en fait, que ceux-ci ont décidé - à l'insu de Doyle - d'aller lui rendre une petite visite dans la capitale du début du XIXe siècle. Un voyage dans le temps ? Voilà qui séduit Doyle, bien sûr, mais qui le rend suspicieux... Après avoir traversé la fameuse brèche temporelle, le jeune littéraire se retrouve, par un malheureux concours de circonstances, piégé en 1810. Commence alors pour lui une terrible odyssée, un voyage initiatique dont il sera à jamais changé, tant moralement... que physiquement.

Que dire de ce livre, que c'est un roman d'aventures qui tient à la fois de l'enquête policière, de la SF et de la fantasy et qui enchaîne à une allure vertigineuse les péripéties dans une Angleterre fantasmagorique et pour le moins très baroque. Je ne sais si ce livre a été écrit sous une forme de feuilleton ou s'il en est de la volonté de l'auteur, mais il est découpé en plusieurs parties à la manière de ces romans publiés lors du 19ème siècle

Les Voies d’Anubis n’est pas à proprement parlé un roman steampunk. C’est plutôt une plongée dans la littérature fantastique du XIXème siècle. On y retrouve un peu de Dickens et du Eugène Süe. Le merveilleux s’y mêle à l’horrifique, le tout sur un rythme trépidant.

On y découvre donc la pègre horrifique de Londres, à la manière de la cour des miracles du 18ème siècle avec ses mendiants, voleurs, bandits, monstres de tous poils, tous sous la coupe de capitaines de misère plein de grandeur.

On y croise aussi les poètes Coleridge et Lord Byron, des magiciens grotesques et maléfiques, et toute une galerie de caractères hauts en couleurs. Le livre est plein d'humour, de burlesque, les personnages sont attachants et le rythme endiablé, sans aucun temps mort. Je ne me suis pas du tout ennuyé lors de ma lecture, au contraire je l'ai savouré, malgré le côté touffu, un peu emberlificoté des situations et des personnages. Par moment on a l'impression de perdre le fil, et pfioutt tout d'un coup on se retrouve accroché à la trame de l'histoire.

Pour moi ce fut un roman feu d'artifice, on a l'impression que tout part dans tous les sens, mais c'est jubilatoire, car l'action est là bien présente, avec ces belles scènes de capes et d'épées, de tourbillons permanents de l'action, on est parfois dérouté par certains chapitres, on peine à se retrouver dans les personnages et les situations, mais ce n'est pas grave car tout se retrouve lié à la fin, pour en arriver au but de ce fabuleux voyage.

J'ai vraiment beaucoup aimé m'immerger dans cette histoire abracadabrantesque.

En tout cas je ne peux que vous dire, si vous aimez le baroque, le fantastique, lisez le, vous ne serez pas déçu.




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