jeudi 15 septembre 2016

La part des flammes (Gaëlle Nohant)




4 mai 1897. Pendant trois jours, le Tout-Paris se presse rue Jean-Goujon à la plus mondaine des ventes de charité. Les regards convergent vers le comptoir tenu par la charismatique duchesse d'Aleçon qui, au mépris du qu'en-dira-t-on, a accordé le privilège de l'assister à Violaine de Raezal, ravissante veuve à la réputation sulfureuse, et à Constance d'Estingel, qui vient de rompre ses fiançailles. Dans un monde d'une politesse exquise qui vous assassine sur l'autel des convenances, la bonté de Sophie d'Alençon leur permettra-t-elle d'échapper au scandale ? Mues par un désir de rédemption, ces trois rebelles verront leurs destins à jamais liés par l'incendie du Bazar de la Charité.
Enlèvements, duel, dévotion, La Part des flammes nous plonge dans le Paris de la fin du XIXe au cœur d'une histoire follement romanesque qui allie avec subtilité émotion et gravité.



La trame de cette histoire se situe autour de l'incendie du Bazar de la charité à Paris le 04 mai 1897. Le Tout Paris s'y retrouve comme pour une représentation mondaine, et cette manifestation est présidée cette année là par la Duchesse d'Alençon, la sœur de l'Impératrice Sissi. 1200 invités y paradent en grande pompe pour verser quelques subsides aux nécessiteux. Mais malheureusement tout tourne à la tragédie.

Cette histoire romanesque autour d'un fait réel s'articule autour de trois femmes, et surtout sur la condition féminine de l'époque, le carcan patriarcal et social qui pèse sur les mentalités de l'époque.

L'auteur a une très belle écriture, très descriptive, très imagée, surtout au niveau de l'incendie, elle donne vie au feu, qui avale et ravage tout sur son passage. C'est impressionnant et terrible à la fois. Les corps et les âmes sont marqués à vie.

Plusieurs sujets sont évoqués :

- le rôle des journalistes de l'époque, de la recherche du scoop ou de la tragédie qui marquerait les esprits (ça n'a pas beaucoup changé). De la propension à lancer des accusations fondées ou non, que saisit la rumeur.

- du traitement de l'hystérie et de l'internement abusif des femmes qui manifestent trop d'indépendance vis-à-vis de leur père ou mari.

Sur la base d'un fait marquant historique et tragique, l'auteur nous décrit avec talent les rapports entre hommes et femmes de cette société du fin 19ème, ainsi que l'évolution des technologies, des maladies et traitements, bien qu'à côté de tout cela, la misère soit là, omniprésente qui donne bonne conscience aux âmes charitables réelles ou non. On sent que l'auteur a fait un travail de recherche très important, à travers les journaux et les témoignages de l'époque.

Un très beau livre, un coup de cœur, et pour son écriture et pour sa trame.





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