jeudi 5 janvier 2017

Amok ou le fou de Malaisie (Stefan Zweig)

Dans Amok, publié en 1922, est suggéré un bon, usage de l'exotisme : c'est d'abord de rendre problématique le confort d'une formule de croisière... Pour éprouver; en soi et partout autour, la présence d'un royaume primitif, puissant et mystérieux, le royaume de l'Autre, de l'Inhumain, de la Mort... et devenir ainsi un authentique exote (un en -, dehors », un « hors-venu ») sachant « parler et parler longtemps avec toutes les bouches, dans la nuit ».

Amok est une nouvelle de Stefan Zweig, auteur autrichien, publiée en 1922 en allemand dans un recueil avec pour sous-titre : Nouvelles d'une passion.
Cette histoire est la confession d'un désespéré, elle plonge le lecteur dans les méandres du remord et de la folie. 
Elle est contée par deux narrateurs et le temps du récit, du moins son dénouement se situe en 1912. On est à la fois dans un huit clos, le médecin colonial racontant son histoire au passager écrivain du paquebot dans lequel ils se trouvent, et aussi en pleine brousse coloniale dans les profondeurs de la Malaisie
On a l'impression d'être dans une succession de tableaux très sombres, le premier narrateur ne supportant déjà pas la foule du paquebot, puis sa rencontre avec le deuxième narrateur, sur le pont en pleine nuit. Où est la part de rêve, ou est la part de réalité, on se pose la question.
On sent la montée en puissance du drame qui survient, le pourquoi et le comment. Le délire, la folie, le remord qui étreint le médecin qui se compare au Amok.

« Savez-vous ce que c'est que l'amok ? 
- Amok ?… je crois me souvenir...c'est une espèce d'ivresse chez les Malais… - C'est plus que de l'ivresse – c'est de la folie, une sorte de rage humaine… Une crise de monomanie meurtrière et insensée, à laquele aucune intoxication alcoolique ne peut se comparer.

En tout cas une lecture à laquelle je ne m'attendais pas, tout en nuance et qui nous amène dans la folie de l'homme. De Stefan Zweig, j'avais lu il y a longtemps « Le joueur d'échecs » qui m'avait aussi marqué. J'aime son style, son écriture, ils nous mènent dans les méandres du cœur de l'homme, dans sa folie. C'est une lecture que j'ai lu d'une traite, bon c'est une nouvelle il est vrai, mais tellement prenante, qu'on ne la laisse pas en cours.

Bon démarrage de mon challenge 14/68 et pour ma participation à mon club de lecture local...


Note : 5/5


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