samedi 26 mai 2018

Les Crèvecœur, 1 Édith et Romain (Antonia Medeiros)



Un destin unique, une obsession familiale, le poids des secrets.

Germain Crèvecœur, l'un des plus grands créateurs de chaussures pour femmes du XXe siècle, vient d'être retrouvé pendu. Il lègue à un fils mystérieux tous ses biens, y compris une maison étrange aux murs couverts de souliers féminins et des lettres dans lesquelles le défunt dévoile le roman de sa vie ainsi que ses plus terribles secrets...

Pris entre l'amour fusionnel de sa mère Édith et la folie fétichiste de son père cordonnier, Germain grandit au début des années 1920 conscient de sa différence et de sa sensibilité à l'élégance féminine. Des tragédies familiales et des secrets qui hantent son histoire, il puisera toute la force de sa passion créatrice afin de répondre à cette unique question : peut-on guérir son âme au fond d'une bottine pour dames ?




Raphaël, jeune homme solitaire, a une passion : la course à pied. Il est contacté par un notaire. Il hérite du patrimoine d'un homme qui se prétend son père.
C'est comme un détonateur qui résonne dans la vie du jeune homme qui n'a jamais trop compris le secret autour de son géniteur qui soit disant était mort. 


La première partie de cette saga familiale, car oui on va être transporté à travers plusieurs générations, nous raconte Édith, fille unique des Gervais, dont le père est le meilleur cordonnier de Bayeux. Affaire qui aurait dû les mettre à l'abri du besoin, mais qui pour cette époque ne peut être transmis à une fille. Par sacrifice pour ses parents et pour son plus grand malheur, Édith va accepter un mariage arrangé avec Romain Crèvecoeur, personnage fourbe, calculateur, qui mettra tout en œuvre pour s'approprier l'affaire des Gervais et leur fille.
On découvre toutes les malversations, la fourberie et la cruauté de Romain au fur et à mesure du temps qui passe. Une fois sous sa coupe Édith est étouffée, malheureuse et sans amour. La première guerre mondiale lui permettra de trouver une échappatoire au service de son pays, en soignant bénévolement les blessés de la grand guerre. Et dans cette période si atroce, elle trouvera un rayon de soleil qui lui permettra de se redresser et de s'affirmer.

La deuxième partie, nous met donc en présence de Raphaël qui prend possession de son héritage. Mais surtout il va faire la connaissance de son père à travers les lettres que celui-ci a parsemées dans la maison familiale de la rue Saint-Malo.
Un livre qui fait comprendre que pour savoir où on va il faut surtout savoir d'où on vient. C'est ce dont ont besoin Germain et Raphaël.

Une écriture très agréable, et dense qui nous mène au fond des personnalités des protagonistes qui ne sont pas tous très reluisants. Germain enfant s'est surtout forgé au contact de ses parents très particuliers, entre la haine de son père et l'amour de sa mère, une atmosphère oppressante et malsaine. Par moment c'est un sentiment de folie qui transparaît à travers l'écriture de l'auteur, les personnages sont tellement bien décrits, à travers leurs fantasmes, leurs peurs, leur désir, qu'on a vraiment l'impression d'être avec eux.

Je vais continuer avec bonheur le tome 2 qui je pense va me permettre de mieux connaître Germain dans son âge adulte.

Merci beaucoup à Antonia Medeiros de m'avoir proposée cette lecture en SP, j'ai découvert l'univers des amoureux des chaussures mais surtout de l'art d'habiller un pied. Tout un monde….fort bien décrit par l'auteur.

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