vendredi 1 février 2019

La trilogie du subtil changement, 3 Une demi couronne (Jo Walton)



1960. Dix ans ont passé depuis l'attentat contre Hitler déjoué par Peter Carmichael. L'homme qui fut un brillant inspecteur de Scotland Yard dirige maintenant le Guet, la redoutable police secrète créée par Mark Normanby pour juguler l'opposition et traquer les Juifs. Il a adopté Elvira Royston, la fille de son ancien adjoint. Alors que la jeune Elvira se forge lentement mais sûrement une conscience politique et découvre avec effroi les coulisses d'une Angleterre vendue au fascisme, de nouveaux mouvements sur l'échiquier politique secouent le pays. Le duc de Windsor, qui juge Mark Normanby trop mou, est revenu en Angleterre. S'appuyant sur des milices fascistes, il espère bien prendre le pouvoir et faire adhérer une fois pour toute la Couronne britannique à une politique aussi visionnaire que celle d'Adolf Hitler. Avec Une demi-couronne, Jo Walton clôt en beauté sa trilogie du Subtil changement et nous rappelle que les Justes, aussi, peuvent faire l'Histoire.

Dernier tome de la trilogie du subtil changement, Une demi-couronne nous amène en 1960 dans un Royaume-Uni largement fasciste. On y retrouve le commandant Carmichael devenu chef du Guet, une organisation équivalente à la Gestapo. Le but du Guet ? Supprimer l'opposition et traquer les Juifs et les indésirables. Un poste que Carmichael a accepté malgré lui après avoir déjoué l'attentat contre Hitler.

Dans le second tome Carmichael a promis à son adjoint Royston de prendre soin de sa fille Elvira à sa mort. Et c'est ce qu'il a fait en faisant d'elle une lady et en lui donnant une éducation qui va lui permettre d'intégrer la prestigieuse école d'Oxford. La jeune fille qui a dix-huit ans est conditionnée à l'ambiance générale, le fascisme, la haine des juifs, mais tout simplement parce qu'elle a été éduquée ainsi. La réalité va lui ouvrir les yeux.

On assiste donc à un remaniement total par rapport à notre réalité, la Russie a été atomisée, le Japon devient une nation possédant la bombe nucléaire, le continent européen est à la botte d'un Hitler vieillissant mais toujours présent, les camps de concentration déportent, tuent toujours autant, avilissent les opposants, les juifs. L’Angleterre extradent les dissidents sur les camps de l'Europe. Il ne fait pas bon vivre dans cette uchronie. Des rapports de force se mettent en place entre les différents pays vainqueurs.

Avec ce dernier tome, Jo Walton clôt donc sa trilogie du subtil changement avec panache. Que serions-nous devenus sous la férule d'un Hitler et d'un Japon tout puissant et imposant leur doctrine au monde.
Cependant, s'il y a un fond politique qui plonge nos personnages dans les aléas de l'époque, Jo Walton reste centrée sur ses héros. Et c'est ce que j'ai aimé, la psychologie des protagonistes est bien développée et on assiste à l'évolution de la jeune Elvira prenant conscience des événements. Son milieu l'ayant rendu totalement imperméable à ce qu'il se passait autour d'elle. Elle peut paraître effectivement très puérile et immature au début du roman. Les choix et les décisions de son tuteur la mettront en difficulté, car à travers elle, c'est lui qui est visé. C'est une sorte de quête initiatique qui marquera l’esprit de la jeune femme et la poussera à agir pour changer les choses.

Excellente lecture, très dynamique et rythmée. Les débuts sont souvent plus psychologiques et à la moitié du livre l'action s'intensifie et nous entraîne à un dénouement à la fois heureux et triste.

Merci à mon cher ami BazaR, pour cette lecture commune. Nous avons fait un bon bout de chemin à travers cette uchronie intéressante et pleine de rebondissements.

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