samedi 6 juillet 2019

Les Lions d'Al-Rassan (Guy Gavriel Kay)



L’empire d’Al-Rassan a fait de ses conquérants asharites, venus des sables du désert, un peuple d’artistes et de savants ; l’assassinat du dernier calife a entraîné son éclatement en cités-États rivales. Seul peut-être le roi Almalik de Cartada saura lui rendre sa puissance et son unité, avec le soutien du légendaire Ammar ibn Khairan, poète, diplomate et soldat.
Car une autre menace pèse sur l’Al-Rassan, celle des royaumes jaddites du nord de la péninsule, divisés, certes, mais avides de reconquérir le pays dont ils s’estiment dépossédés. Rodrigo Belmonte est le plus prestigieux de leurs chefs de guerre.
C’est dans l’exquise cité de Ragosa que se rencontreront Ammar et Rodrigo, pour un temps exilés au service du même monarque. Entre eux, la figure exceptionnelle de Jehane bet Ishak, fille du peuple Kindath et brillant médecin.


La première chose que j'ai remarqué en démarrant ce livre de Guy Gavriel Kay, c'est son utilisation de l'Histoire de l'Espagne de la Reconquista pour bâtir son roman. Les noms des régions, des personnages sont totalement de fiction, mais on retrouve le canevas de l'Espagne du 15ème siècle. Esperagne : Espagne, Jaddites : Chrétiens, Asharites : Musulmans, Kindaths : Juifs.

Le livre commence sur l'assassinat du dernier calife d'Al Rassan, puis l'éclatement du califat en plusieurs cités états plus ou moins en conflit.
Ammar Ibn Khairan est celui par qui tout cela se produit, il a tué le dernier calife et sa réputation est connue à travers tout le pays. Il est à la fois poète, guerrier, diplomate. Contraint à l'exil à Ragosa, il fait la connaissance d'une autre légende, Rodrigo Belmonte, capitaine hors-pair et respecté, fléau des Asharites, lui aussi exilé par son roi jaddite.
Entre ces deux hommes à la fois si semblables mais dans deux mondes différents, une solide amitié se noue toute en respect, admiration et confrontation. Ils sont le reflet l'un de l'autre.

Le destin de l'Espéragne se jouera à travers ces deux héros qui se trouvent confrontés à la laideur de la guerre, des massacres, de leurs obligations vis à vis de leurs origines et de leurs rois. Guy Gavriel nous raconte en somme une chute où le drame sera avant tout humain.

Et c'est à la cour du roi Badir, roi Asharite, qu’ils vont devoir affronter le cours des événements et l’amour d’une jeune femme-médecin extraordinaire : la Kindath Jehane bet Ishak. Jehanne qui impressionne, qui choisit l'impossible et s'y tient. Elle traverse avec nos deux héros une époque où les extrémismes religieux flambent des deux bords, où les poètes se taisent pour laisser la place aux horreurs de la guerre.

Il y a de l'humour, des larmes, tout ce qui fait un beau roman épique avec de l'action, de l'amour, des amitiés, des personnages courageux, fougueux et plein de ressources. Le cours du destin du pays est entre leurs mains.

J'ai adoré cette histoire, cette écriture, toute pleine de poésie et d'action. Les héros sont attachants, leur psychologie fouillée et on vibre de peur qu'il ne leur arrive d’inéluctable.

Lecture faite en commun avec Nadou qui comme moi j'en suis sûre est tombée sous le charme de cette belle histoire palpitante.

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