mardi 30 mars 2021

Mort et vie du Sergent Trazom (Olivier Boile)

1791 – Sous les murs de Constantinople, le vaillant sergent Trazom s'effondre, fauché par une balle turque. L'ébauche d'une partition est retrouvée sur son cadavre. Sombre présage, il s'agit d'un requiem inachevé… 


Son capitaine, le poète Da Ponte, remonte le fil de sa vie et s'interroge sur la dépouille de son ami : qu'est-ce qui a bien pu le pousser, lui, le musicien et compositeur de génie, à rejoindre les rangs de l'armée des Habsbourg pour mener la guerre à travers l'Europe ? 


« Mort et vie du Sergent Trazom » d’Olivier Boile est sorti le 19 février de cette année 2021. Idée originale de l’auteur, créer un autre destin pour Mozart, compositeur de génie et virtuose du piano et du violon du 18ème siècle. 

Nous sommes dans une Europe en plein essor industriel. L’économie et la rentabilité sont à plein régime, la culture, la musique ne sont plus à l’honneur, c’est l’argent qui est roi ainsi que les avancées technologiques. Il ne fait pas bon être musicien même si on est un génie, gagner sa vie de cette manière n’est plus possible à moins d’être dans les bonnes grâce du pouvoir en place. Et Mozart n’est pas du genre à faire des courbettes. Il a eu son heure de gloire jeune enfant prodige, mais à présent il faut faire bouillir la marmite.
Il vit avec une jeune fille Anna, chanteuse d’Opéra et bien plus jeune que lui. Mozart est un être primesautier tout entier tourné vers sa musique, oublieux des contingences matérielles. 

Le roman s’articule entre le printemps 1790 et l’automne 1791, en de nombreux aller-retour sur ce qui et quoi décida Mozart à s’engager dans la carrière militaire. Au lieu de jouer du piano et du violon, il maniera le fusil et pataugera dans la boue et le sang. Autre musique cruelle et tragique de tous les temps.
C’est par son ami et poète Lorenzo Da Ponte, qui fut son partenaire dans la création des Noces de Figaro, que la fin de sa vie nous est contée.
Le sergent Trazom est le nom dont se servait en réalité Mozart pour signer sa correspondance personnelle et confidentielle. Dans cette uchronie elle lui servira à prendre une autre voie tragique. 

J’ai beaucoup aimé cette uchronie, revisitée sur la fin de vie de Mozart, il fallait le faire, et Olivier Boile s’en est fort bien sorti. Car l’histoire est un ensemble de faits réels et imaginaires, tellement bien imbriqués entre eux qu’il faut soit être très au fait de la vie du musicien ou alors faire des recherches. De plus l’Europe et le Monde sont sous d’autres régimes, soit autoritaires ou monarchistes. La Révolution Française n’a pas eu lieu. Les Austro-hongrois reconquièrent Constantinople. Mais la musique s’en est envolée et n’adoucit plus les mœurs comme le dit l’adage. 
Bravo à l’auteur d’avoir su si bien mêler réalité et uchronie. Les personnages secondaires sont eux aussi pris dans cette toile d’un autre destin et j’ai beaucoup aimé. 

Avec Nadou ma fidèle co-lectrice nous nous sommes régalées à échanger nos impressions et diverses informations. On se laisse vite prendre au jeu de faire des recherches et bien sûr d’écouter la si belle musique de Mozart. 

Et bien sûr merci à Olivier Boile de nous avoir fait partager son dernier livre. Son imagination a su se mettre au diapason du génie de Mozart. 



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