Bertrand Guillot, né en 1974, est l’auteur de quatre romans. Après une année passée dans les archives, il fait revivre ici l’effervescence du moment révolutionnaire. On enterre un régime, on en fait naître un autre. Ce système est encore le nôtre aujourd’hui mais a nouveau il tangue. Et si des siècles nous séparent des députés qui en leur temps firent l’impossible, les passions, elles, n'ont pas changé. Bertrand Guillot les sonde avec malice dans un récit immersif, inspirant, forcément contemporain.
Et bien, avec le livre de Bertrand Guillot, c’est l’histoire comme j’aime qu’elle soit racontée. Avec enthousiasme, précision, recherches, anecdotes et aussi beaucoup d’humour.
Avec l’auteur nous assistons à cette fameuse nuit du 4 au 5 août 1789, qui vit l’abolition des privilèges et cela à travers les yeux et les pensées de différentes députés que l’Histoire n’a pas forcément retenue. Des hommes élus par le peuple, leurs voisins, amis ou administrés, des curés, aussi pauvres que le peuple qui se retrouve avec leurs évêques bien nourris et arrogants, et bien sûr la noblesse dans toute sa splendeur, là aussi petits nobliaux aux côtés des grands de ce monde en faillite.
Ce livre s’articule en trois parties : Pendant la nuit, Avant la nuit et Après la nuit.
Des hommes émergent, des leaders qui avec leur cœur mais aussi par tactique et stratégie arriveront aux lois que nous connaissons, l’abolition des privilèges (des hommes, des provinces et corporations) mais aussi la Constitution et Les droits de l’homme et du citoyen.
L’ancien régime vit là ses dernières heures, 1000 ans de système féodal s’écroule.
J’ai pris grand plaisir à découvrir ce que cette date représentait : comme beaucoup j’ai appris à l’école sans vraiment savoir ce qu’il s’y était vraiment passé. A travers les recherches et la vision de Bertrand Guillot on s’y croirait. Les espérances des uns, le mécontentement et les atermoiements des autres. Une folle nuit où la grande machine de la Révolution se met en marche.
J’ai aussi beaucoup apprécié la manière dont Bertrand Guillot aborde le sujet, par analogie avec notre époque, par des exemples on se rend bien compte de ce qu’un monde peut vite évoluer pour peu qu’il soit à bout de souffle. La misère, la famine et l’injustice ont toujours fait le lit des grandes révoltes.
J’ai eu l’impression d’assister à travers son récit à une docu-réalité comme j’aime les voir à la télévision, des faits avérés commentés par des hommes d’aujourd’hui à travers d’autres hommes qui les ont vécus, qui les ont racontés. Les archives sont vraiment un trésor et une source de connaissances à celui qui sait les décrypter. Un vrai jeu de piste.
Merci encore à Babelio et aux Éditions Les Avrils pour cette très belle découverte.
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