mercredi 14 mai 2025

La Très Catastrophique Visite du Zoo (Joël Dicker)

 


"Pendant des années, dans la petite ville où j'ai grandi, les esprits restèrent marqués par les évènements qui se produisirent au zoo local un vendredi de décembre, à quelques jours de Noël.
Et pendant toutes ces années, personne ne sut la vérité sur ce qui s'était réellement passé là-bas. Jusqu'à ce livre."

À la veille de Noël, une visite scolaire dans un zoo tourne à la catastrophe.
Que s'est-il passé exactement ? Les parents de Joséphine, qui participait à cette sortie et qui semble être l'une des protagonistes de cette affaire, sont bien déterminés à le découvrir.
Dans cette quête de vérité, on comprend peu à peu qu'une catastrophe n'arrive jamais seule. Les apparences sont trompeuses et le récit des évènements va prendre une tournure que personne n'était près d'imaginer.





Renouer avec Dicker a été difficile. Je n'ai pas apprécié ces précédents romans. Trop de blabla pour rien, trop de pages.

Mais celui-ci m'a amusé et j'ai aimé cette construction du récit qui s'emboîte comme des Matriochka. Toujours envie de poursuivre mon récit pour enfin savoir comment tout a commencé.

Ce style de narration m'a ramené aux Petit Nicolas de Goscinny et aux Jean-Quelque-Chose de Jean-Philippe Arrou-Vignod. Si vous ne les connaissez pas, laissez-vous tenter !

Un vrai plaisir de lecture.


mercredi 23 avril 2025

Un ardent désir de peindre (Louis Mercadié)



Florine grandit dans les montagnes du Gévaudan et aide aux travaux de la ferme, vouée à perpétuer les traditions rurales et familiales. Animée d'un fort sentiment de liberté et d'une réelle volonté de peindre, tout bascule pour elle lorsque ses parents lui imposent un mariage, qu'elle refuse. Elle est alors envoyée dans un couvent mais n'a pas la vocation et supporte mal l'enfermement. Sa rencontre avec le peintre Charles Grandon pourrait bien lui ouvrir les voies d'une nouvelle vie..

 


C'est toujours un plaisir de découvrir les romans de Louis Mercadié. La fiction dans la grande Histoire.

« Un ardent désir de peindre » démarre au début du 18ème siècle au temps de Mansart et de Louis XIV. Florine petite fille du pays du Gevaudan est bergère au sein d’une famille de paysans. Elle est habituée aux durs travaux de la ferme mais rêve de dessin et de couleurs. Sa vie parmi les bêtes et les paysages de son enfance lui apporte rêveries et envie de croquer ce qu’elle voit. Elle tient de sa grand-mère qui elle même avait ce goût. Malheureusement la réalité de l’époque étouffe les velléités des femmes astreintes à la famille et l’obéissance au patriarcat.

Florine après de nombreuses vicissitudes et à force de combat arrivera à obtenir le droit de s’adonner à son art.

Mais la société ne pardonne pas à ceux qui sortent du chemin qui leur sont tracés par les codes établis.

Ce roman nous permet de connaître les peintres Jean et Charles Grandon. Ces derniers permettront à Florine de donner vie à son désir de liberté et de création.

Avec l’auteur c’est tout un monde local qui est mis en lumière à travers les peintres, les dignitaires de la région Lyonnaise et surtout les différentes méthodes de peinture qu’expérimente Florine. Les couleurs, les plantes utilisées pour créer les pigments, le matériel utilisé, les corporations qui gèrent tout ce petit monde nous sont bien décrits.

Un plaisir de lecture toujours renouvelé, merci aux Éditions de Borée pour ce beau moment de lecture.

samedi 5 avril 2025

Les illusions orientales (Philippe Grandcoing)

 




Des rives de la mer Rouge au détroit du Bosphore, de la côte désertique des Somalies aux ruelles d'Istanbul, en passant par l'Égypte et le canal de Suez, nos deux héros marchent sur les traces du père de l'inspecteur Lerouet. Ils se lancent ainsi à la poursuite d'un fabuleux trésor et d'un mystérieux assassin alors que la guerre couve dans les Balkans. Tensions internationales et intrigues diplomatiques prendront-elles le pas sur leur quête toute personnelle ?



Juin 1913, le monde bouge, surtout dans les Balkans, le Proche-Orient, l’empire ottoman, la Bulgarie, la Russie. Un système d’alliance qui prépare malheureusement la 1ère guerre mondiale.

Avec ce huitième tome (paru en ce début mars) nous retrouvons nos deux compères, Hippolyte Salvignac et son ami Jules Lerouet, ancien policier de la Sûreté parisienne. Cette fois-ci ils sont accompagnés d’un vieux cousin d’Hippolyte, Anatole Salvignac. Ce dernier accomplit son dernier voyage vers un pays qui l’émerveille toujours autant : l’Égypte.
Ce voyage est surtout motivé par la recherche du père disparu de Jules. Père qu’il n’a jamais connu mais dont il a découvert l’existence dans le précédent tome.
La piste les mène à Obock à Djibouti. Malheureusement trop tard, ils y apprennent le décès du père de Jules. Une affaire pas si simple qui va les mener à travers le Proche-Orient en ébullition. Une course à l’héritage qui va leur faire découvrir les grands enjeux de l’époque. Tout bouge, tout menace d’exploser dans cette partie du monde où les grandes puissances jouent leur partie de poker entre eux.

Ce roman est prétexte à un grand développement d’Histoire qui met en lumière tous les enjeux de l’époque. La rivalité des grandes puissances vis à vis des petites. Les amis d’hier sont les ennemis d’aujourd’hui. Et les tensions s’exacerbent entre les différentes communautés : grecque, ottomanes, bulgares.

L’intrigue en elle-même est prétexte à nous faire connaître tous les enjeux sur le terrain. Trafic d’armes, manipulations, espionnage et règlement de compte.
Une page d’histoire que je ne connaissais pas très bien de ce point de vue Moyen-Orient. Quand on dit 1ère guerre mondiale, on pense naturellement à nos pays occidentaux mais n’oublions pas que le reste du monde était aussi en 1ère ligne avec ce système d’alliance.

En plus de la géopolitique on part à la découverte de ces régions exotiques. L’auteur nous raconte Djibouti, Obock, Andrinople et surtout Istanbul, théâtre de tant de civilisations, aussi bien romaine, byzantine que musulmane. Ville hétéroclite qui rassemble plusieurs communautés aussi bien chrétienne, grecque, que musulmane. L’auteur nous invite à une visite guidée de cette grande ville à cheval sur le continent européen et asiatique.

Lecture très instructive et passionnante.

Merci aux Éditions de Borée pour cette belle découverte.

jeudi 20 mars 2025

Les Préternaturels (Michel Mathias)



Préternaturel : qualité des dons accordés par Dieu aux premiers hommes pour les perfectionner. Quatre personnages une médium, un journaliste, un conservateur de la Bibliothèque nationale de France et une agent double voient leurs destins se croiser de façon inattendue lorsqu'ils mettent la main sur un mystérieux manuscrit médiéval contenant une prophétie religieuse. À travers différentes époques, Ava, Marco, Jonas et Mila tentent de la déchiffrer au péril de leurs vies. Et si les dons préternaturels se manifestaient à nouveau ? Dans ce thriller paranormal détonant, Michel Mathias nous plonge dans un monde où l'avenir est bousculé par la Grande Guerre des non-religions et l'intelligence artificielle.



On considère que les dons préternaturels sont des dons fait par Dieu à Adam et Eve au paradis terrestre.
Ceux-ci les ont perdus en commettant le péché originel.
Les dons sont au nombre de quatre : l’impassibilité (ignorance de la souffrance), l’immortalité, la science infuse et l’intégrité.

Un paléographe, un journaliste, une immortelle et une mercenaire, les quatre héros vivent à trois époques différentes, mais leurs dons spéciaux, une prophétie et un livre ancien (un incunable retranscrivant les enseignements de Saint François d’Assise) vont les rassembler pour accomplir une mission. Chacun d’entre eux est relié à un animal qui représente sa force.

Jonas, Marco, Ava et Mila sont pris dans un engrenage de complot, de poursuites et de recherche de soi qui va les mener à mieux se connaître et à mieux s’accepter avec leurs différences.
L’auteur nous mène à travers le temps passé et futur, où les choix fait par les dirigeants mène l’humanité à un contrôle par un puissant lobby.

Ce roman est un premier tome, où l’auteur pose son intrigue et ses héros. La religion, le chamanisme, le questionnement sur notre humanité y prend une grande place, le thriller est aussi très présent, l’intrigue se conjuguant sur différents espace temps.

L’écriture est fluide et bien menée. L’auteur passe du thriller à la réflexion sur notre existence à travers Dieu et les symboles d’une manière aisée.
Roman agréable à lire et qui fait réfléchir.

Merci à Librinova pour cette découverte.

vendredi 7 mars 2025

Aatéa (Anouck Faure)

 





Navigateur capable de diriger son voilier solaire sur les océans en suspension de la Nuée, Aatea n’en demeure pas moins un paria aux yeux de son peuple : né en mer, il ne possède pas le filament, cet organe symbiotique qui permet aux siens de coexister avec de gigantesques îles vivantes. Seules ses expéditions maritimes l’aident à endurer la servitude à laquelle le contraint le système des castes. Or, après une attaque de pirates qui coûte la vie à tous ses passagers, Aatea perd le droit de naviguer.
Aatea choisit alors l’impensable : fuir la sécurité des îles, tout abandonner et suivre les traces de sa grand-mère, une exploratrice dont les récits ont bercé son enfance.
Tandis qu’un froid inhabituel s’abat sur le monde, Aatea part seul sur les flots instables, déterminé à voyager plus loin que quiconque. Cependant, dans la Nuée, où tout se dévore et se déchire, de nombreux dangers guettent le navigateur ; des dangers mais aussi des rencontres, de celles qui ancrent une vie et lui donnent un sens.



Paru en ce début d’année, que voilà une belle découverte. Un coup de cœur. Aussi bien pour l’histoire que pour la narration.
Et cela grâce à Fifrildi qui m’a proposé d’en faire une lecture commune.

Une belle immersion dans un monde en pleine fracturation, un monde de mer, d’îles émergées de l’océan par un système de racines très toxiques pour ceux qui ne possèdent pas le filament. Le symbiote qui permet aux humains de survivre au contact du sol de ces îles.
Mais il y a aussi la Nuée, vaste monde fracturé. Avec son Cœur Noir, ses dangers, et ses gouffres. On part à l’aventure avec Aatea, navigateur expérimenté mais paria en son peuple. Il fait partie des servants, des esclaves alors qu’il est fils de Reine, mais non né sur le sol d’Enabak, son île. Il ne possède pas le filament salvateur.
Une mission qui tourne mal, une punition durement ressentie, une humiliation de trop, une désertion. Il part à la recherche d’un monde meilleur à travers la Nuée. Atura, son mentor, sa grand-mère lui a laissé des carnets mystérieux qui vont l’amener à comprendre ce monde qui ne veut pas de lui. Mais aussi cette aventure va lui permettre de rencontrer l’amitié, la force, l’amour pur à travers les yeux d’une enfant choisie lors d’un naufrage. Lui l’homme solitaire sans attache et amour, va donner tout son cœur et son affection à cette enfant qui le lui rend bien.

J’ai adoré l’écriture d’Anouck Faure. Elle peut surprendre au début, des phrases courtes, des mots, une ponctuation rapide. Mais tout cela donne une sensation de poésie et de chant qui nous porte sur les embruns et les mers en fracturation. C’est haché, envoûtant et très prenant.
On navigue entre les îles, les falaises, et les différents courants. On découvre une faune à fois magnifique et dangereuse. La beauté de la mer et ses difficultés. Son pouvoir d’attraction sur le navigateur qu’est Aatea ainsi que sur tous les amoureux de la mer.

Un livre qui se dévore et que j’ai beaucoup aimé.
Quoi de mieux qu’une belle lecture en bonne compagnie. 

dimanche 9 février 2025

Prime time (Maxime Chattam)

 

Pendant que des millions de téléspectateurs regardent le journal télévisé de 20 h sur la première chaîne nationale, un homme masqué, à la voix déformée, prend en otage le présentateur vedette. Si le direct est coupé, il le tue. Alors que le GIGN, le procureur, les politiciens et la direction de la chaîne s'agitent en régie, un jeu de manipulation démarre entre le négociateur et le preneur d'otage.



Il y avait très longtemps que je n'avais pas lu un livre de Maxime Chattam. Envie d'un bon polar, j'ai entamé son nouveau né.

Après une période de lectures "plus faciles", j'étais enchantée de renouer avec le vocabulaire français plus évolué, de retrouver de beaux mots et une vraie plume d'écrivain.

Embarquée dans ce thriller, je me suis prise au jeu à tourner les pages pour toujours savoir la suite.

Malgré quelques longueurs et trop de sigles à mon goût pour définir les différentes organisations en cas de prise d'otage, j'ai vraiment adhéré à ce roman (au point de râler lorsque je devais l'abandonner pour aller au travail et me réjouir de reprendre ma lecture le soir).

Un roman très documenté et précis, Maxime Chattam met toujours un point d'honneur à coller à la réalité pour ces thrillers. Captivant et addictif, j'ai été très surprise par la finalité. J'ai beaucoup aimé !


 


mardi 26 novembre 2024

Mon Dieu, faites que je gagne (Sonia Baechler)

Il y a la gymnaste d’Élite et il y a elle, la grande soeur, qui rêvasse trop et qui ne sait pas mettre un pied devant l’autre. Au milieu des concours, des entraîneurs à l’ego démesuré et de toute une famille embarquée dans l’aventure tragi-comique d’une vie dédiée au sport, elle n’existe qu’en faisant de la résistance.
Quand la petite prodige atteint les sommets, elle comprend qu’elle doit coûte que coûte se trouver une voie de sortie…



Dévoré en un après-midi pluvieux, ce livre m’a touché au coeur par cette soeur, cette enfant mise de côté par sa famille mais toujours positive quant à la gymnaste qu’est sa soeur. 

Lu d’une traite tant le rythme est là, le sujet prenant et intense. 

Un roman où on se retrouve forcément lorsqu’on est une fratrie de plus de deux. Jalousie, mésentente, joie des succès de la soeur ou frère, relations avec les parents. 

On sent que c’est un roman qui vient des tripes et qui m’a laissé avec plein de questions quant à la gymnaste, mais surtout sur sa soeur. Je ne désespère pas d’avoir des réponses un jour.

samedi 13 avril 2024

Terres d’Aubrac (Daniel Brugès)





L'Aubrac offre à qui veut bien venir goûter ses lumières multiples et variées. Sur plus de 2500 km2, des gorges de la Truyère à la vallée du Lot, des Boraldes à la Viadène en passant par les pays de Peyre, d Apcher ou les hauts plateaux, des drailles millénaires mènent vers une rencontre inoubliable.
Daniel Brugès connaît parfaitement cet « ailleurs de rêve » pour l'avoir parcouru en tous sens au fil des saisons. Par ses aquarelles et ses mots, il en devient le guide pour livrer l'âme et l'identité de l'Aubrac, à nulle autre pareille. Terre de contrastes, terre d espaces infinis, terre de traditions, l'Aubrac est avant tout terre d'authenticité et d'attachement.
Ici le vent raconte des histoires aux pierres, aux plantes et aux bêtes. Les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle cheminent à travers les immensités. Fières, les vaches aubrac « belles blondes aux yeux cernés de noir » quittent leurs étables au printemps pour ruminer tranquillement au cœur des estives. La musique traditionnelle des accordéons et des cabrettes se mêle aux airs d'aujourd'hui... Étendu sur trois régions (Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Auvergne), l'Aubrac défie les lois administratives : il vibre à son propre rythme, simplement fier d'être lui-même, attirant et sauvage.



Sorti en 2009, c’est avec grand plaisir que je découvre ce joli petit livre de scènes champêtres, de marchés locaux, des belles « d’Aubrac, tout cela à travers des croquis et des aquarelles très représentatives de cette région.

Daniel Brugès nous livre là, tout un petit monde bien vivant, attachant qui raconte les traditions, les lieux et les habitants. Les pèlerins de Compostelle y trouvent aussi leur chemin à travers ce plateau si plein des transhumances, des estives et de ses habitants.

C’est à travers divers romans du terroir que j’ai découvert ce petit coin de France, un pays rude en hiver et si plein de la nature en été. Les paysans qui accompagnent leurs animaux, qui les soignent et les nourrissent. On sent là tout l’amour de la terre.

Une très agréable découverte, merci aux Éditions de Borée.

Les démons de l’inspecteur Lerouet (Philippe Grandcoing)






Mars 1912. Alors que la France frémit d’horreur à la lecture des exploits sanglants de la bande à Bonnot, l’inspecteur Jules Lerouet mène de son côté une traque bien plus personnelle, mettant en danger sa carrière et sa vie afin de venger la mort de sa compagne.

Sur la piste d’un mystérieux tueur, réussira-t-il, avec l’aide de ses amis Hippolyte et Léopoldine, à découvrir qui s’en prend à ses proches ? Résoudra-t-il cet autre mystère qui lui tient à cœur : la disparition de la Joconde, dérobée au Louvre quelques mois plus tôt ?

Dans ce septième volume des aventures de l'antiquaire et détective amateur, Philippe Grandcoing continue d'explorer la France de la Belle Époque avec les yeux de héros toujours aussi attachants. Cette fois, il emmène le lecteur dans un univers plus inquiétant, où se déchaînent les passions de l’âme humaine…




Ce 7ème tome de la série « Une enquête d’Hippolyte Salvignac » est consacré au fidèle acolyte d’Hippolyte, l’inspecteur Lerouet, Jules pour les intimes. 1912, Ce dernier vient de perdre sa chère Madeleine dans de tragiques circonstances, un malfrat l’a assassiné et a voulu en faire de même avec la petite Victoire, la petite fille de trois ans du couple.

Rien de tel pour faire plonger l’ami d’Hippolyte dans les affres de l’alcool et de la désespérance. Surtout que n’étant pas marié il n’a pas son mot à dire sur l’enterrement de sa compagne vis à vis de la famille bien pensante de cette dernière.

Jules est un homme pragmatique, solide mais son métier de flic de la Sûreté Parisienne n’a plus sa priorité, il veut retrouver celui qui l’a séparé de Madeleine. Pour cela et avec le soutien d’Hippolyte et de Léopoldine, il va mettre tout en œuvre pour rejoindre les bas-fonds de la capitale et y faire ses recherches. Et pourtant la police aurait bien besoin de ses capacités hors-pairs pour serrer la bande à Bonnot qui sévit à cette époque, l’heure est aux anarchistes qui sèment la mort à travers la capitale.

A travers ce roman, l’auteur nous raconte cette folle époque que furent les années avant la grande guerre 14/18. Les grandes affaires criminelles de l’époque nous y sont narrées avec minutie, les dysfonctionnements entre les services de police, l’émergence des Brigades mobiles du Tigre, le vol de la Joconde, le naufrage du Titanic, la traque de la bande à Bonnot.

Nos héros sont des personnages fictifs dans la grande histoire ce qui nous immerge totalement dans la narration.

Comme toujours je pars avec joie à la découverte des évènements qui ont caractérisé ce tout début du Xxème siècle.

Merci au Éditions de Borée pour cette belle découverte.




mardi 5 mars 2024

Les Valeureuses (Judith Rapet)






La très jeune Michelle, mariée contre son gré, prend la fuite. Une femme peut mener sa vie sans être sous le joug d'un homme, elle en est persuadée. Sa rencontre avec Bertrand est une évidence et l'enfant qui naît de leur union, le fruit d'un amour véritable. Mais la religion veille au respect de l'ordre moral en cette fin de XVIIe siècle. Existe-t-il pire scandale que la naissance d'un enfant illégitime ?
Un siècle plus tard... en pleine Terreur. Marie, unie à celui que son père a choisi pour elle, s'éprend de Joseph, un prêtre très impliqué dans le mouvement révolutionnaire. Elle apprend alors par sa tante qu'une étrange malédiction pèse sur les femmes de leur lignée depuis qu'une de leurs aïeules a bafoué l'ordre établi.



Deux femmes, deux destins à cent ans d’intervalle.

La rage de vivre, de vaincre un destin tout tracé. L’obéissance au patriarcat et ensuite au mari. Les mariages sont souvent arrangés, même en défaveur des jeunes époux.

1631, Michelle est une jeune fille heureuse et espiègle qui se retrouve prise au piège d’un mariage mal assorti et malheureux.

Un siècle plus tard, lors de la Révolution Française en 1789 c’est au tour de Marie de s’unir à un homme qu’elle n’aime pas.

Toutes deux subissent le bon vouloir de leurs pères et des lois de l’Église et des convenances.

Toutes deux vont prendre en main leur destin. Deux jeunes femmes courageuses et rebelles qui feront bouger les mentalités et annonceront la libération de la condition féminine.

Déjà lors de la Révolution, le droit de divorcer est accordé aux femmes, une rare avancée qui se doit d’être soulignée car les droits des femmes n’est pas encore à l’ordre du jour.

Roman du terroir très bien documenté. Une sorte de docu-fiction qui met en scène deux destins et qui retrace avec minutie la façon de vivre de chaque époque, avec ses non-dits et ses principes. L’Église a un fort pouvoir de décision sur la vie des gens, surtout des femmes.Et il est fort difficile de s’en affranchir.

L’auteure nous livre là un roman fort intéressant et des figures féminines fortes et décidées.

Merci aux Éditions de Borée pour cette nouveauté.