lundi 20 juillet 2015

Le liseur du 6h27 (Jean-Paul Didierlaurent)



Résumé
Monter à bord de la rame du 6h27, c'est prendre place aux côtés de Guylain Vignolles et le laisser vous emporter dans ce voyage à travers les mots. Guylain fait partie de ces invisibles qui croisent nos routes sans qu'on les remarque, de ces gens sur lesquels glissent les regards sans jamais se poser, tous ces êtres dont on pourrait dire qu'ils sont 'à la limite inférieure de la courbe'. Guylain n'existe qu'ici, dans ce RER de 6h27, où, pendant les vingt minutes que dure le trajet, il lit à haute voix des extraits de livres arrachés au pilon, la monstrueuse machine pour laquelle il officie en tant que bourreau tous les jours de l'année. Son existence aurait pu se poursuivre ainsi, au milieu de la grisaille des jours, entre son poisson rouge, son ami et ancien compagnon de travail Giuseppe et quelques autres cabossés de la vie tous plus pittoresques les uns que les autres. Mais c'eut été sans compter sur le coup du destin qui, un matin, va faire jaillir du strapontin sur lequel il s'assoit une insignifiante clé USB. Les textes qu'elle contient vont alors lancer Guylain dans une quête insensée pour retrouver celle qui a écrit les pages de ce journal pétillant de vie. 

Le Liseur du 6H27 est un livre sur l'amour des mots. Amour des mots lus, amour des mots écrits, d'où vont peut-être naître, comme une évidence, des mots d'amour. Et pour vous, lecteur, le souhait sincère que vous preniez autant de plaisir à lire ce livre que j'en ai pris à l'écrire.

A propos de l'auteur
Jean-Paul Didierlaurent habite dans les Vosges. Nouvelliste exceptionnel lauréat de nombreux concours, trois fois finaliste et deux fois lauréat du Prix Hemingway, Le Liseur du 6h27 est son premier roman.

Détails du livre
Broché: 217 pages
Editeur : AU DIABLE VAUVERT (5 mai 2014)
Collection : LITT GENERALE
Langue : Français


Guylain Vignolles, trentenaire, a une vie triste. Depuis son plus jeune âge, il a fait l'objet de railleries sur son patronyme. 
Aujourd'hui, il vit seul, avec pour fidèle compagnon, Rouget de l'Isle, son 5ème poisson rouge. Il déteste son travail à l'usine où à l'aide de la Zertor 500, il détruit chaque jour des milliers de livres. Quand il le peut, il en sauve quelques uns, voir quelques pages dont il lit un passage chaque jour dans le train du 6h27.
Un jour, dans le train, il découvre une clé USB. Celle-ci contient les pensées intimes de Julie. Il n'aura de cesse de retrouver cette Julie dont il ne sait que peu de choses sinon qu'elle travaille comme dame Pipi dans un grand centre commercial.
Si ce livre a enflammé la blogosphère, ça n'a pas vraiment été mon cas.

Note : 3.5/5


Je me suis délectée avec cette lecture. 

Ce livre est rempli de beaux mots. Cette manière de décrire la machine à broyer les livres comme une Bête monstrueuse, j'ai totalement adhéré. 

Guylain est un personnage effacé qui chaque jour de sa vie travaille sur une machine qui détruit, mâche et digère des livres pour n'en ressortir qu'une bouillie infâme. Amoureux des mots, tous les jours il sauve quelques pages qu'il lit ensuite aux passagers du 6h27 chaque matin. Bouts de textes décousus mais qui apportent beaucoup aux gens. 

Il a peu de vie sociale et peu de vie tout court. A part son ami/collègue Yvon (qui ne parle qu'en Alexandrins; c'est hilarant et incongru) ou Guiseppe dont la Bête a mangé les jambes, il n'a pas d'amis. 

Puis vient la rencontre dans le 6h27 avec deux vieilles dames qui vont lui permettre de s'ouvrir au monde, de faire la connaissance d'une multitude de personnes. 

Mais l'évènement qui va bouleverser sa vie sera la trouvaille d'une clé USB appartenant à une jeune femme mystérieuse. 

Les personnages sont touchants et attachants. Même la machine prend une place imposante. 

On aimerait secouer Guylain pour qu'il prenne sa vie en vain et se révolte vraiment contre ce boulot qu'il déteste, contre ce patron adipeux ou contre ce collègue faux-cul. Mais Guylain est un "gentil", un modeste, un résigné et ce n'est pas dans sa nature. 

J'ai beaucoup aimé Guiseppe qui tente de "retrouver" ses jambes qui ont été mangées par la Bête.

Et Yvon qui ne parle qu'en alexandrins ! Ah celui-ci, il m'a fait rire avec ses tirades. 

Les deux vieilles dames sont adorables avec leur candeur.

Un grand moment de plaisir avec cette lecture ! Coup de coeur !


Note : 5/5

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