jeudi 14 juillet 2016

Le tour d'écrou (Henry James)




Un soir de Noël, un groupe d'amis se racontent des histoires de fantômes. L'un d'eux décide de ressortir un manuscrit inédit qui lui a été confiée par une gouvernante maintenant décédée, dans laquelle elle raconte une expérience terrifiante vécue alors qu'elle était jeune. Elle s'était vue confier l'éducation de deux jeunes orphelins par leur oncle qui refuse de s'en occuper. La gouvernante est entièrement sous le charme de ces deux enfants si parfaitement adorables. Cependant, à plusieurs occasions, elle remarque la présence d'un homme et d'une femme inconnus à proximité ou dans la maison, qu'elle identifie par la suite comme une précédente gouvernante et un homme travaillant à la résidence, tous deux proches des enfants et tous deux décédés récemment. De plus, la narratrice est persuadée que les enfants sont également témoins de ces apparitions, sans jamais en parler. A partir de là, il s'installe entre la gouvernante et ses pupilles une atmosphère de suspicion, entre amour irraisonné et non-dits insupportables...


Nouvelle publiée en 1898, « Le Tour d’écrou » mêle quotidien et fantastique dans un décor solitaire : une vieille demeure anglaise Bly. Le début est idyllique mais devient très vite angoissant et cauchemardesque. 

Les fantômes existent-ils vraiment ? Les enfants les voient-ils réellement ? Ou est-ce l'institutrice qui projette ses propres fantasmes et exaltations sur des innocents. C'est vraiment un huit clos très angoissant qui monte en puissance au long du roman.

Impossible de démêler, dans le roman, ce qui relève du fantastique pur ou de l’imagination morbide de la narratrice. Les spectres existent-ils vraiment ? Les enfants les voient-ils réellement ? Ou bien est-ce la gouvernante qui projette ses propres fantasmes et névroses sur des innocents ?

Hallucinations ou présence réelle ? Le lecteur ne peut, je pense à aucun moment savoir. Là est la puissance de l'imagination de Henry James à suggérer, mais à ne pas dévoiler explicitement. L'auteur brouille si savamment les pistes que même la fin ne permet aucune certitude.

C'est la première œuvre de Henry James que je lis et je pense pouvoir dire que ce ne sera pas la dernière. J'ai beaucoup apprécié son écriture, ses non-dits, le suspens induit, et cette atmosphère un peu vieille Angleterre que l'auteur américain a su si bien décrire dans le huit-clos vécu par nos protagonistes.

Expérience à renouveler


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire