Inspirées de l’Épopée de Gilgamesh, le plus ancien texte épique de l'histoire de l'humanité, voici les mémoires du roi mythique sumérien d'il y a quelque cinq mille ans, de son enfance dans la cité d'Ourouk jusqu'à sa quête de l'immortalité. Frappé de saisissement à l'occasion de la mort de son ami d'enfance Enkidou, redoutant son propre trépas et cherchant à travers le monde le moyen d'y échapper, Gilgamesh gagnera finalement la sagesse. Rédigé à la première personne, sur le modèle des Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar, Gilgamesh, roi d'Ourouk se présente comme une sorte de roman historique Pour écrire ce livre, Silverberg s'est entièrement appuyé sur le poème épique originel. Seule la fin diffère, à la fois moins ambitieuse et moins désespérée que la version antique. Alors que le Gilgamesh de l’Épopée cherchait, trouvait et perdait finalement la plante d'immortalité qu'il destinait aux hommes, privant ainsi l'humanité du secret de la vie éternelle, celui de Silverberg ne la cherche que pour lui seul et ne perd finalement que le secret de l'éternel jeunesse...
Les Mésopotamiens sont polythéistes, l’épopée de Gilgamesh est remplie de références aux dieux et aux démons.
Dans les mains de Robert Silverberg, on en a une approche fidèle, mais aussi plus réaliste que le mythe tout en flirtant avec le fantastique. Tout y est bien imbriqué, coule de source. Son rapport à la mort déjà enfant, ses expériences, sa force, son endurance, son rapport à la déité : Gilgamesh dieu au deux tiers, homme au un tiers. Il est roi, soucieux de son peuple mais dur et intransigeant. Son amitié avec Enkidou le rendra plus humain et lui apportera la paix dans sa solitude d’homme et de roi. Il y a aussi Innana, la grande prêtresse servant la déesse du même nom, qui aura un grand pouvoir sur son cœur, mais que l’ambition dévore et aussi l’amour.
La perte de son ami, puis la peur de la mort, la recherche de l’immortalité le verra désemparé et il partira en quête de ce qu’il n’arrive pas à comprendre, la sagesse sera au bout.
A travers son roman Robert Silverberg, arrive à humaniser et rendre accessible le mythe de Gilgamesh à nos yeux modernes. Il intègre l’histoire de l’épopée originelle à son histoire. Les sentiments des héros sont identiques mais vécus d’une manière moins mystiques. Certains phénomènes démoniaques ou mystiques ont à travers sa narration une explication rationnelle, les démons sont des manifestations volcaniques, sulfureuses ou météorologiques. Je me suis même demandée, si à travers les crises mystiques de Gilgamesh, il ne nous parlait pas d’épilepsie.
En tout cas, ce fut une bien belle lecture, faite en compagnie de BazaR, nos échanges autour de Gilgamesh furent très agréables et intéressants. Merci à lui pour les liens qu’il m’a transmis. Et oui à travers ce livre je découvre la Mésopotamie, le début de l’écriture, des premiers mythes, du Déluge qui est mentionné dans un tas de religions.En parallèle j’ai lu L’épopée de Gilgamesh de Jacques Cassabois, un petit livret classique pour les collégiens qui nous retranscrits 8 extraits principaux.. Fort instructif il m’a permis de faire la comparaison avec le roman de Silverberg. Et notre cher Robert colle vraiment au mythe. La seule différence : la fin. Ce fut une belle découverte pour les deux versions.
Excellent...
Je vais continuer ma découverte de la Mésopotamie, ça c’est sûr.
Avis vraiment très intéressant Merci
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