dimanche 6 février 2022

Anna Karenine (Léon Tolstoï)





En gare de Moscou, deux jeunes gens s'aiment au premier regard. Femme d'un haut fonctionnaire, ornement de la société tsariste de son temps, Anna Karénine éblouit le frivole comte Wronsky par sa grâce, son élégance et sa gaieté. À ce bonheur, à cette passion réciproque porteuse de scandale et de destruction, ils ne résistent pas longtemps.
En écho à cette tragédie programmée, on entend toute l'âme d'un peuple et les premiers craquements de l'Empire russe en train de se lézarder. L'inoubliable Anna Karénine, c'est l'apogée du génie littéraire de Tolstoï.



Un grand classique de la littérature russe qui dormait depuis longtemps dans ma bibliothèque. Un bon gros pavé, c’est peut-être pour cela que je n’ai jamais eu le courage de l’entamer. Une chance pour moi, notre amie Fifrildi a eu la même envie que moi : le découvrir.

En ce début d’année 2022, ce fut une bien belle découverte. Une plongée dans la Russie impériale de la deuxième moitié du XIXème siècle.

Deux couples sont essentiellement à l’honneur dans ce beau roman : Anna jeune femme mariée à un homme de 30 ans son aîné et le comte Wronsky, jeune officier russe, frivole, mondain ainsi que de Constantin Levine jeune aristocrate terrien et de Kitty, jeune aristocrate fille de prince.

On y retrouve aussi Dolly et Stepane Oblonsky qui nous sont présentés comme un couple de l’époque, Dolly jeune femme usée par les maternités et trompée à outrance par son mari.

Deux belles histoires d’amour, car en effet le roman s’articule autour des deux couples. Je dois d’ailleurs dire que j’ai de loin préférer l’histoire de Levine et Kitty, un amour pas si simple au début mais qui se renforce au fil des pages.

Anna et Wronsky sont passionnés, exigeant, la tragédie est dans le début dans leur relation : car la société russe ne peut accepter ce genre de comportement surtout quand c’est la femme qui trompe son mari et non l’inverse. On voit bien là l’esprit patriarcal qui régnait à cette époque.

Vraiment un superbe roman, une écriture qui je le pensais aurait été très recherchée et fastidieuse mais non c’est fluide et agréable à lire. On commence un chapitre, on veut le suivant aussitôt.

Les deux histoires sont typiques de l’époque. On assiste aussi au fonctionnement des institutions russes, des réunions et élections régionales, des aléas de l’agriculture, de la difficulté pour les progressistes de faire changer les mentalités séculaires dans les campagnes. Il faut dire que le servage a été aboli depuis peu.

Tout cela s’imbrique pour nous fournir un roman magnifique, le seul bémol que j’émettrais ce sont certains chapitres un peu ennuyeux sur les fonctionnements de l’agriculture, et les discours des uns et des autres lors de réunions régionales.

Je découvre vraiment Léon Tolstoï avec ce superbe roman. Je dois très prochainement lire La mort d’Ivan Illitch. Merci d’ailleurs à Fifrildi de m’avoir choisi ce dernier pour un défi que nous nous sommes lancées. Merci aussi pour ce bel accompagnement et nos discussions autour de ce monument de la littérature russe. Qui sait un jour je me lancerai dans Guerre et Paix un autre monument de la bibliographie de Tolstoï.


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