lundi 2 avril 2018

Chicago requiem (Carine Foulon)





Chicago, années folles…
Sur la scène d’une ville en proie à la corruption, acteurs et gangsters se côtoient.
William, issu d’une famille riche et influente, les Henderson, possède un théâtre cerné de speakeasies et de maisons closes. Il aide son épouse, Susan, à reprendre sa carrière d’actrice malgré la corruption et la prohibition.
La sœur de William, Meredith, vient de passer cinq ans en prison. Résolue à se venger de son frère et de tous ceux qu’elle pense responsables de son incarcération, elle s’établit à Miami où elle rencontre un certain Al Capone.
Le vaudeville peut alors virer au drame, à la scène comme à la ville.




Années 20....
Comme à travers tout le pays cette décennie est le théâtre d'une grande révolution socioculturelle et économique à Chicago.

On assiste au développement de la Mona Nostra avec Johnny Torrio et son association avec Al Capone. La pègre prenant de plus en plus de place grâce à la prohibition et la prostitution.

Les femmes entament leur émancipation avec l'évolution vestimentaire, le raccourcissement des jupes, des cheveux provoquant la vindicte chez les biens pensant.

La famille Henderson, n'échappe pas à ce phénomène.

William se marie avec une actrice, déshonneur pour lui dans sa famille qui est une des plus anciennes de la ville. Surtout que la bonne société est encore imbue de ses privilèges et honneurs, bien que la corruption règne chez elle.
La famille Henderson est donc riche, très riche et c'est William qui prend la relève de son père dans la gestion du patrimoine.

Carine Foulon dans la première moitié du livre met en place ses personnages principaux et annexes, avec force détails de caractères et descriptions des héros. J'ai apprécié cette mise en avant de cette famille nombreuse, l'arbre généalogique au début du livre est fort utile.
William et sa femme Suzan vont défier Meredith (la sœur de William), véritable harpie de la nouvelle société de la pègre, associée avec Al Capone.
Et on assiste vers le milieu du livre, à un revirement dans la narration dans le sens où l'on passe plus vers le thriller par rapport au côté chronique familiale du début. Ce sont magouilles, meurtres, prostitution et choses horribles commises par Meredith qui endosse vraiment le costume de la pire maquerelle qui soit.
Nous voici donc entraînés dans une partie de poker entre les deux parties.

J'ai vraiment passé un excellent moment en compagnie de tout ce petit monde. Une fois la partie commencée, le suspens nous amène avec entrain dans l'histoire et on a qu'une hâte c'est de savoir comment tout cela va se terminer.

L'écriture de l'auteure est très fluide et rythmée, elle a un style descriptif très visuel, et je m'imaginais bien dans ces belles demeures de Chicago au milieu des Henderson, avec leurs affections et leurs griefs les uns vis à vis des autres. Comme on dit, on choisit ses amis mais pas sa famille. Belle adage, il s'en faut pour cet agréable roman.

Citations :

Nous n'avons jamais été amis, William, lui rétorqua Richard, en jouant avec ses boutons de manchettes. Nous faisons partie de la même famille. Autant entretenir de bonnes relations. Mais tu sais comme moi que nous somme comme chien et chat depuis l'enfance… Ce ne sera jamais que de l'entente entre nous.
...
- Vous voyez Chicago comme un théâtre ? Je vois cette ville comme un bouge infâme où on peut se recevoir une balle à tout moment. J'emploie des détectives, des hommes de main, des gardes du corps parfois, mais cette ville me fait peur.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire