Ceci est l’épopée drolatique d’une cuisinière qui n’a jamais eu peur de rien. Personnage loufoque et truculent, Rose a survécu aux abjections de cet affreux XXe siècle qu’elle a traversé sans rien perdre de sa sensualité ni de sa joie de vivre. Entre deux amours, elle a tout subi : le génocide arménien, les horreurs du nazisme, les délires du maoïsme. Mais, chaque fois, elle a ressuscité pour repartir de l’avant. Grinçant et picaresque, ce livre raconte les aventures extraordinaires d’une centenaire scandaleuse qui a un credo : «Si l’Enfer, c’est l’Histoire, le Paradis, c’est la vie.»
Un roman qui m'avait titillé à sa parution. N'étant pas fan de romans historiques, son résumé m'avait néanmoins interpelé.
Dans ma fidèle Lisette depuis un certain temps, ce livre est revenu à la surface de la mer de lectures qui m'intéressent à la faveur d'une lecture commune avec la copinautes de L'âme du livre. Le hasard fait bien les choses !
J'ai commencé par ricaner dans les premières pages. Un humour très présent, malgré un sujet qu'on présume assez pesant.
Au fil de ma lecture, je me suis prise au jeu des souvenirs de Rose.
Un ton, un style prenant.
Un roman écrit à la première personne du singulier qui amène quelque chose en plus.
Rose nous conte sa vie. De son enfance en Arménie (rescapée du massacre de sa famille), utilisée comme objet sexuel, à son exil à Paris et sa vie à Marseille. Emaillé de faits d'actualités et historiques, son existence est jalonnée de rencontres, d'expériences. Elle va vivre tous les grands bouleversements du siècle et sa rage de vivre va la pousser en avant. Amoureuse de la vie, amoureuse tout court, épicurienne, sensuelle et cuisinière hors pair, elle ouvre des restaurants à Paris, Marseille, en Chine. De par son talent, elle va se faire remarquer par Himmler.
Un roman goûteux, dramatique, touchant; un voyage à travers l'Histoire.
Avec « La cuisinière d'Himmler », Franz-Olivier Giesbert nous transporte à travers toute l'Europe dans une histoire rocambolesque.
Et c'est Rose, une centenaire truculente qui va nous accompagner à travers le périple de sa vie.
Toute jeune arménienne, Rose vivra le génocide de son peuple, de toute sa famille quasiment sous ses yeux. Unique survivante, elle ne devra sa survie qu'à sa beauté, et à la lubricité des hommes qui en feront une esclave sexuelle bien qu'enfant.
Elle réussira à s'enfuir et avec courage elle traversera tout ce siècle avec des aventures mirobolantes mais néanmoins tragiques.
Elle trouvera l'amour, qui lui sera enlevé. A chaque coup au cœur, elle se vengera car pour elle, il n'y a que la loi du talion qui compte. Tu prends, je prends.
Une histoire qui tient en haleine, malgré certains passages un peu brouillon, mais néanmoins on se régale à la cuisine de Rose. D'haleine il en est question aussi, car Rose ne supporte pas les haleines fétides qui pour elle sont le trouble d'une alimentation déséquilibrée et mauvaise. Alors Rose concocte de fabuleuses recettes, qu'elle a acquises au fil de sa vie.
En somme une écriture très vive et documentée. Un peu, beaucoup déjantée mais qui nous tient dans la ligne très compliquée de la vie de Rose. Tout est prétexte à nous parler de cuisine, mais surtout on voyage à travers tous les grands bouleversement du Xxème siècle, et on y côtoient les pires criminels qui soient, à savoir Staline, Hitler, Himmler, Mao et d'autres bien moins connus mais tout aussi virulent.
Le pragmatisme de Rose, nous donne vraiment une belle leçon de courage.
J'ai passé un bon moment en sa compagnie à la fois triste et gouailleur et je ne peux que vous le conseiller.
4.5/5
J'avais repéré ce roman apparemment appétissant à sa sortie, aussi. Merci de me le rappeler!
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