mardi 27 octobre 2020

L’autre moitié de soi (Brit Bennett)

 




Quatorze ans après la disparition des jumelles Vignes, l'une d'elles réapparaît à Mallard, leur ville natale, dans le Sud d'une Amérique fraîchement déségrégationnée. Adolescentes, elles avaient fugué main dans la main, décidées à affronter le monde. Pourtant, lorsque Desiree refait surface, elle a perdu la trace de sa jumelle depuis bien longtemps : Stella a disparu des années auparavant pour mener à Boston la vie d'une jeune femme Blanche. Mais jusqu'où peut-on renoncer à une partie de soi-même ? Dans ce roman magistral sur l'identité, l'auteure interroge les mailles fragiles dont sont tissés les individus, entre la filiation, le rêve de devenir une autre personne et le besoin dévorant de trouver sa place. 



Brit Bennett est diplômée de littérature à Stanford et fait partie des cinq meilleurs jeunes auteurs américains du National Book Award. Son premier roman, « Le cœur battant de nos mères », a été finaliste de nombreux prix littéraires.



En cette rentrée littéraire 2020, je découvre l’auteure américaine Britt Bennett. L’occasion m’en est donné par la proposition de Babelio de participer à une rencontre virtuelle avec l’auteure et d’autres babéliautes lecteurs. Je dois dire que c’est là une bien belle rencontre littéraire.
 Le roman est choral, quatre femmes, deux générations. Deux jumelles et leurs filles réciproques. La deuxième génération subit les non-dits de la première.
Le rejet ou l’acceptation de son identité en est le principal thème mais pas que…
Quatre femmes très attachantes qui font leur chemin dans une société américaine toujours en repli ou en rejet face à la couleur de la peau. Peau noire, métissée ou blanche….

Il est une petite ville, Mallard, que l’on ne retrouve sur aucune carte, qui privilégie les habitants à la peau claire mais qui ont leur héritage noir.
Désiree, Stella deux jumelles qui se savent noires mais sont blanches ont du mal à trouver leur place. L’entourage, la société le leur fait comprendre. Une l’acceptera, pas l’autre. Et pour la génération d’après on en verra les traces psychologiques.
Pour être solide dans la vie on cherche souvent à se raccrocher à ses racines et la société vous catalogue en fonction.
Est-ce le regard de l’autre qui vous fait tel que vous êtes, ou est-ce au fond de vous que vous trouvez votre identité et votre place. L’essentiel n’est-il pas d’être avec ceux qu’on aime ou bien se faire passer pour ce que l’on est pas au fond de soi pour trouver une place que vous n’auriez pas eu sinon...Au final un portrait de femmes tout en nuances. Elles ont fait des choix différents, n’ont pas les mêmes aspirations professionnelles et de vie, elles n’ont pas la même couleur de peau mais ont le même sang...

C’est la réponse que Brit Bennett nous donne à travers ses quatre femmes inoubliables. De plus je découvre une écriture fine et vive…

Le récit est parsemé d’événements historiques : l’assassinat de Martin Luther King, celui de Robert Kennedy. La fille de Stella s’appelle Kennedy… une porte sur la famille Kennedy qui a marqué cette génération.

Très beau roman, que j’ai adoré et lu d’une traite. Je n’ai plu qu’à découvrir son autre livre « Le cœur battant de nos mères »..

Merci encore à Babelio et aux Éditions Autrement pour ce beau partage.



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