Bien qu'il s'agisse d'une histoire à part entière, nous retrouvons Winona Cole, la jeune orpheline indienne Lakota du roman Des jours sans fin, et sa vie dans la petite ville de Paris, Tennessee, quelques années après la guerre de Sécession. Winona grandit au sein d'un foyer peu ordinaire, dans une ferme à l'ouest du Tennessee, élevée par John Cole, son père adoptif, et son compagnon d'armes, Thomas McNulty. Cette drôle de petite famille tente de joindre les deux bouts dans la ferme de Lige Magan avec l'aide de deux esclaves affranchis, Tennyson Bouguereau et sa sœur Rosalee. Ils s'efforcent de garder à distance la brutalité du monde et leurs souvenirs du passé. Mais l’État du Tennessee est toujours déchiré par le cruel héritage de la guerre civile, et quand Winona puis Tennyson sont violemment attaqués par des inconnus, le colonel Purton décide de rassembler la population pour les disperser. Magnifiquement écrit, vibrant de l'esprit impérieux d'une jeune fille au seuil de l'âge adulte, Des milliers de lunes est un roman sur l'identité et la mémoire, une sublime histoire d'amour et de rédemption.
Dans « Des jours sans fin », Sebastian Barry nous racontait la vie de Thomas McNulty et John Cole, deux jeunes soldats plongés dans les batailles des guerres indiennes et de la guerre de sécession.
Winona, nièce d’un grand chef Sioux Lakota, est adoptée par la famille qu’ils se sont créées. Dans le premier tome c’est surtout leur combat et leur survie qui sont mis en avant.
Dans ce nouveau livre de Sebastian Barry « Des milliers de lunes », c’est Winona qui est au centre de l’histoire. Sa recherche d’identité, de place dans la société des blancs, surtout dans ce Tennessee qui est pris entre deux idéologies : l’Union avec l’abolition de l’esclavage et les Confédérés vaincus mais qui petit à petit se relèvent et veulent se venger des esclaves libres qui ont obtenu le droit de vote.
Les politiques vont et viennent et au bout de quelques années après la guerre de sécession, on voit émerger une nouvelle mouvance, les prémices du Ku Klux Klan, ces hommes qui se cachent sous des cagoules et se font leur propre guérilla vis à vis des anciens esclaves libres. Dans ce monde de violence, Winona, jeune indienne est considérée comme moins que rien, car issue de ce peuple que les colons ont massacré et enfermé sur des terres inhospitalières.
Elle n’arrive pas à trouver sa place malgré l’amour inconditionnel de son père d’adoption et de son compagnon. De plus ils sont très pauvres, soumis au aléas d’une région ravagée par la guerre. Des dissensions sont vives dans la population où les idéologies esclavagistes et non esclavagistes s’affrontent.
Winona a un caractère bien trempé et n’écoute que son courage et sa pugnacité pour aller de l’avant et se défendre des injustices qu’elle subit ou que ses proches qu’elle aime, subissent.
Alors que « Des jours sans fin » est un roman épique, qui traverse les turbulences des différentes guerres qui ont secoué la création des États-Unis, « Des milliers de lune » est beaucoup plus intimiste. Winona nous raconte l’amour de sa famille d’adoption tout en ayant des réminiscences de sa famille Lakota, avec sa mère qui était considérée comme une grande guerrière par son peuple. Elle est prise entre deux cultures. Celle des Blancs ne l’acceptant pas comme être à part entière.
J’ai beaucoup aimé ces deux romans, ce dernier nous apportant la vision de la petite indienne arrachée aux siens et qui doit faire son chemin dans ce nouveau monde que l’homme blanc à créer.
Bien que « Des milliers de lunes » puisse se lire indépendamment de « Des jours sans fin » j’ai pris grand plaisir à suivre les aventures de tous ces héros fort attachant et courageux d’une seule traite.
Merci à Babelio et aux éditions Joelle Losfeld pour cette avant-première qui sort le 19 août...
Oh je les note ces 2 livres. Je ne sais pas si j'aurai le temps de les lire mais ils me plairaient bien. Merci pour ta critique.
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