jeudi 5 août 2021

Tigane (Guy Gavriel Kay)

Depuis ce jour fatal où son fils bien-aimé fut tué, Brandin d'Ygrath ne vit plus que pour sa vengeance. Il ne lui suffit pas que Tigane soit rayée de la carte, il faut aussi que tous les natifs de la cité meurent à leur tour. Qui peut contrer le tyran ? Alessan, le prince héritier, engagé dans la résistance sous le masque d'un ménestrel ? Dianora ? Originaire de Tigane, elle s'est juré de le tuer, mais elle a un désir profond de cet homme. Alberico, le sorcier, avec qui Brandin partage le pouvoir ? A la seule évocation de Tigane, des forces obscures s'affrontent... Ce grand roman d'aventures, somptueuse métaphore sur l'impérialisme et l'occupation, évoque la douloureuse expérience de l'exil en son propre pays et de la perte de son identité culturelle.


Après Les lions d’Al Rassan et La chanson d’Arbonne, je découvre Tigane de Guy Gavriel Kay lors d’une lecture commune organisée cet été par notre groupe du challenge trio-auteurs SFFF..

Guy Gavriel Kay est vraiment un auteur que j’aime beaucoup, il a une écriture bien à lui, fluide, poétique et envoûtante. Peut-être est-ce dû aussi à la présence et à l’ambiance musicale des personnages.
Nos héros sont des guerriers mais aussi des musiciens. La musique sorte d’exutoire à des cœurs malmenés. 

Nous avons deux tyrans sorciers, très différents l’un de l’autre, tous deux envahisseurs qui ont conquis le territoire de la péninsule de la Palme. Tigane, contrée particulièrement détestée par Brandin d’Ygrath car son fils bien-aimé y a été tué, a été éradiquée aussi bien physiquement que dans sa conception même, sa culture, : elle a disparu de la mémoire des hommes, sauf de ceux qui y sont nés. Un immense sortilège dure depuis vingt ans. 

Alessan, dernier prince de Tigane tisse sa toile depuis vingt ans avec son ami et frère de cœur Baerd. Ils veulent faire renaître Tigane. 

Sur leur chemin, ils vont rencontrer Devin, un jeune homme à la voix d’or né en Tigane, Catriana jeune fille intrépide qui découvre aussi son appartenance à ce pays disparu. Ils forment une équipe fort soudée et animée du même désir de vengeance et de reconnaissance. A cette équipe se joindront Sandre ancien duc d’une autre contrée conquise, Roderio marchand impliqué dans le réseau d’Alessan, Erleind un magicien harpiste, et tant d’autres tout aussi attachant et fidèles. 

Nous avons aussi Dianora, jeune fille de Tigane qui a sa manière cherche à détruire Brandin d’Ygrath et se retrouve partagée entre l’amour de sa patrie et celui de l’homme qui l’a détruit. 

C’est leur culture, leur cœur, leur esprit, la mémoire de ceux qui ont disparus dans la terrible bataille qui a détruit leur pays qui les motivent. 

Et en face l’autre tyran Alberico de Barbadior, veut sa part du lion, sans foi ni loi, que celle de son ambition, il veut conquérir la tiare impériale et pour cela est prêt à commettre tous les crimes possibles et inimaginables pour y parvenir. Le vrai méchant de l’histoire, cruel et sans scrupule. 

J’ai aimé suivre les aventures de nos héros, malgré le fait qu’il n’y ait pas d’action et de surprise en permanence : Les introspections de nos héros, les descriptions des régions traversées, la psychologie des personnages, nombreux car Alessan comme je le disais précédemment s’est constitué tout un réseau au sein de la péninsule, font que parfois j’avais du mal à situer tel ou tel personnages ou situation. Il n’empêche que je me suis laissée prendre dans les fils de l’écriture de l’auteur et j’ai lu avec entrain cette longue histoire de fantasy où se mélangent magie, Marcheurs de la nuit, sorcellerie et forces du bien et du mal, les riselkas sorte de naïades qui annoncent les évènements liés au destin. 

Fantasy qui nous situe dans une province semblable à l’Italie de la Renaissance, avec ses multiples complots et cités États. 

Alessan réussira-t-il à réunifier tout ce petit monde ? Et surtout à rétablir la présence et l’idée de Tigane dans le cœur de son peuple. Car il n’y a pas pire sentiment que de se sentir apatride, sans identité et sans culture. 

Très beau livre qui se lit avec entrain malgré certaines longueurs et cela grâce à l’écriture de Guy Gavriel Kay. 


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