jeudi 5 août 2021

La prophétie des marguerites (Alain Léonard)


Aînée de 6 enfants, Jeannette a grandi dans une ferme près de Clermont-Ferrand. En 1867, elle part travailler à Paris avec Marius qu'elle a rencontré à Riom dans l'hôtel-restaurant où elle travaille comme fille de salle. Ensemble, ils vont découvrir la vie d'ouvriers dans une filature de Vaugirard, les premières grèves et aussi l'Exposition Universelle. Suite au décès accidentel de Marius, Jeannette, sans argent, est arrêtée pour vol et condamnée à 6 mois de prison...


Jeannette, 16 ans en 1866 est l’aînée d’une fratrie de 6 enfants. Après de si nombreuses grossesses en si peu de temps sa mère décède peu de temps après la naissance de son dernier enfant. Le père bourru, alcoolique s’est entiché d’une autre femme qu’il impose à ses enfants. Vous devinez bien ce qu’il va se passer. Jeannette ne supportera pas longtemps Lucile et vice-versa. La marâtre va vite convaincre son mari de placer sa fille au travail comme petite main. 

En un sens c’est un nouveau départ pour la jeune fille qui va rencontrer son premier amour Marius au bal de Beauzire, village d’Auvergne près de Clermont-Ferrand. Leur périple ne s’arrêtera pas là. L’attrait de Paris, des grandes usines, des filatures et de l’ère industrielle en plein essor feront que nos tourtereaux migreront vers la capitale. 

Mais la vie pour les petites gens n’est pas facile en cet fin du Second Empire. Paris est un immense chantier sous la houlette du baron Haussmann. Les conditions de vie difficiles pour les ouvriers. Et le destin ne vous joue pas toujours de jolis tours. Comme le dit le titre Jeannette devra se méfier à ne pas s’approcher des marguerites. Je n’en dirai pas plus. 

C’est une bien belle chronique de cette dure époque d’évolution de la société. On visite l’exposition universelle, les nouvelles avenues de Paris, les grands magasins mais aussi les immenses usines de filatures où règnent des monstres de machines et où l’homme et la femme se retrouvent tout petit. Du fait de la destruction de nombreux bâtiments le logement est très difficile à trouver pour les petits salaires. La colère gronde dans le milieu ouvrier. 

J’ai beaucoup aimé suivre le cheminement de Jeannette dans cette découverte si palpitante de la capitale, elle, la petite auvergnate. Le style, l’écriture de l’auteur nous fait vibrer pour la jeune fille qui devra prendre son destin en main. 

Très belle histoire sensible qui nous fait vivre cette deuxième moitié du XIXème siècle en compagnie des moins nantis de notre société. 

Merci aux Éditions de Borée et à Alain Léonard de m’avoir fait découvrir en avant première ce livre qui sortira le 12 août prochain.


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