Enontekiö, 1947. La journaliste Inkeri Lindqvist s’installe dans la ville pour écrire sur la reconstruction de la Laponie. Mais elle cherche avant tout, et en toute discrétion, à élucider le mystère qui entoure la disparition de son mari durant la guerre.
Alors qu'Olavi et Inkeri cohabitent, la journaliste découvre peu à peu ce que tout un peuple sami a subi dans l'indifférence la plus totale. Et dans la nuit polaire, l'Histoire s'apprête à révéler, sous le soleil de minuit, ses plus sombres secrets.
Petra Rautiainen est née en 1988 en Finlande. Elle s'intéresse à la représentation du peuple Sami dans les médias. Un pays de neige et de cendres, son premier roman, est un best-seller et a été traduit dans douze langues.
Traduit du finnois par Sébastien Cagnoli.
1947, à Enontekiö près du lac Inari, Inkeri Lindqvist, photographe pour un magazine s’installe dans sa nouvelle maison. Le journal qui l’a mandaté pour son reportage, l’a achetée à un autochtone sami, Pietra, vieil homme taciturne qui a une petite fille Bigga-Marja.
S’en suivront de nombreuses découvertes sur de mystérieuses fouilles et surtout sur le passé des Samis, communauté primitive qui vit de l’élevage de rennes et nomadisent dans une zone qui couvre le nord de la Suède, de la Norvège, de la Finlande ainsi que la péninsule de Kola en Russie connue sous le nom de Laponie. Leur vie est rude, soumise à de multiples discriminations, vexations de la part de leurs voisins.
La Finlande a eu pendant la seconde guerre mondiale un statut d’allié de l’Allemagne et des purges sont faites à la fin de la guerre.
Le livre s’articule entre deux histoires qui se rejoignent à la fin. On alterne avec deux personnages au fil des chapitres.
Le premier, le journal intime de Väino Remes nous raconte son séjour à Inari, au milieu de ses compagnons soldats et des prisonniers qui nous apparaissent comme des fantômes.
La deuxième, Inkeri, journaliste à la recherche de son mari disparu lors de la seconde guerre mondiale. Sous couvert de ses reportages elle cherche à savoir ce qu’il est devenu.
Et puis au contact de Bigga-Marja, elle prend fait et cause pour ce peuple sami et s’attache à l’enfant. Elle lui apprend le métier de photographe et la prend sous son aile.
Thriller glaçant et très intéressant malgré ce que l’on peut supposer de ce qu’il se passe dans le camps. On ne sait que trop malheureusement ce que cela peut comporter de manipulations, expériences et cruauté.
L’auteure sans s’étendre sur la cruauté la laisse deviner.
En somme un thriller a deux voix qui se rejoignent. Oppressant, sombre comme la nuit polaire en hiver ou qui rend fou lors de la saison estivale lorsque le soleil se couche à peine. Un vent de folie semble parfois flotter au dessus des hommes.
Un livre qui prend aux tripes et nous raconte les horreurs de la guerre ainsi que la discrimination d’un peuple qui ne demandait rien que de vivre leur vie ancestrale.
L’écriture de l’auteure alterne entre beauté des paysages et cruauté des hommes.
J’ai beaucoup apprécié cette lecture et je remercie Babelio et les Éditions Seuil de cette découverte en avant première.
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