vendredi 21 octobre 2022

La baignoire de Staline (Renaud S. Lyautey)

 


Tbilissi, capitale de la Géorgie, terre natale de Staline. Un ressortissant français est retrouvé mort dans des conditions suspectes à l’hôtel Marriott. Avant qu'un scandale n'éclate, René Turpin, à l’ambassade, est mandaté pour assister les inspecteurs locaux. L’enquête les mènera sur les traces du dictateur et d'une immense ville balnéaire abandonnée...

Renaud S. Lyautey est diplomate, et fut ambassadeur en Géorgie, ex république de l'Union soviétique. C'est là-bas qu'il écrivit son premier roman, Les Saisons inversées, paru au Seuil en 2018. Après avoir travaillé au Moyen-Orient, Lyautey revient par la fiction dans ce pays qui lui est si cher avec La Baignoire de Staline.




«La baignoire de Staline » est tout à fait le genre de polar que j’aime lire, pas de scènes gores ni perverses. Tout est dans le non-dit. Les recherches des coupables se font à coup de déductions, de réflexions.

C’est donc juste avant de mourir, que l’auteur français Renaud S. Lyautey, diplomate de profession a écrit son roman. Il décrit l’intrigue en Géorgie, à

Tbilissi, capitale du pays. Il y a lui-même été en poste comme ambassadeur pendant trois ans. Il sait donc de quoi il parle, aussi bien niveau enjeux géopolitiques que culturels. On sent à travers sa narration tout l’amour qu’il porte à ce pays. Les bonnes tables ne devaient pas lui être inconnues. Les spécialités culinaires émaillent le récit quand le héros René Turpin nous décrit ses repas avec un vieil ami géorgien.

Une histoire de meurtre : un jeune français agrégé d’histoire est assassiné, d’autres meurtres suivent. La police locale piétine, les pistes se croisent.

A l’ambassade de France, on demande à René Turpin de remplacer le consul absent et d’assister les enquêteurs locaux, et notamment Nougo Shenguelia, personnage atypique et attachant. Jeune policier formé en France c’est un géorgien d’origine Abkhaze, région autonome sous contrôle Russe, que sa famille a dû quitter précipitamment et dans la douleur au moment de l’autonomie de la région.

On sent la chape de plomb qui est encore sur le pays malgré son indépendance vis à vis de son encombrant voisin, la fédération de Russie. Le polar se mélange à l’espionnage ainsi qu’à des intérêts de certains oligarques géorgiens.

Une fiction à travers des évènements très réels et qui ont marqué le pays. La Géorgie était déjà une cible de Vladimir Poutine en 2008, quand le président russe a envoyé ses troupes jusqu’aux abords de Tbilissi. Ce polar remet en lumière le rôle du célèbre espion britannique Kim Philby, devenu agent double pour le compte de l’URSS où il a fini par émigrer et même mourir.

J’ai lu ce livre avec grand intérêt. Le style est agréable et fluide. Le polar est le support à une approche de l’histoire du pays et de sa culture. Il y a un juste milieu entre les deux. Deuxième livre de l’auteur, je l’ai trouvé fort intéressant.

Merci à Babelio et les Éditions Seuil cadre noir pour la découverte de cet auteur à travers une masse critique privilégiée.

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