vendredi 7 mars 2025

Aatéa (Anouck Faure)

 





Navigateur capable de diriger son voilier solaire sur les océans en suspension de la Nuée, Aatea n’en demeure pas moins un paria aux yeux de son peuple : né en mer, il ne possède pas le filament, cet organe symbiotique qui permet aux siens de coexister avec de gigantesques îles vivantes. Seules ses expéditions maritimes l’aident à endurer la servitude à laquelle le contraint le système des castes. Or, après une attaque de pirates qui coûte la vie à tous ses passagers, Aatea perd le droit de naviguer.
Aatea choisit alors l’impensable : fuir la sécurité des îles, tout abandonner et suivre les traces de sa grand-mère, une exploratrice dont les récits ont bercé son enfance.
Tandis qu’un froid inhabituel s’abat sur le monde, Aatea part seul sur les flots instables, déterminé à voyager plus loin que quiconque. Cependant, dans la Nuée, où tout se dévore et se déchire, de nombreux dangers guettent le navigateur ; des dangers mais aussi des rencontres, de celles qui ancrent une vie et lui donnent un sens.



Paru en ce début d’année, que voilà une belle découverte. Un coup de cœur. Aussi bien pour l’histoire que pour la narration.
Et cela grâce à Fifrildi qui m’a proposé d’en faire une lecture commune.

Une belle immersion dans un monde en pleine fracturation, un monde de mer, d’îles émergées de l’océan par un système de racines très toxiques pour ceux qui ne possèdent pas le filament. Le symbiote qui permet aux humains de survivre au contact du sol de ces îles.
Mais il y a aussi la Nuée, vaste monde fracturé. Avec son Cœur Noir, ses dangers, et ses gouffres. On part à l’aventure avec Aatea, navigateur expérimenté mais paria en son peuple. Il fait partie des servants, des esclaves alors qu’il est fils de Reine, mais non né sur le sol d’Enabak, son île. Il ne possède pas le filament salvateur.
Une mission qui tourne mal, une punition durement ressentie, une humiliation de trop, une désertion. Il part à la recherche d’un monde meilleur à travers la Nuée. Atura, son mentor, sa grand-mère lui a laissé des carnets mystérieux qui vont l’amener à comprendre ce monde qui ne veut pas de lui. Mais aussi cette aventure va lui permettre de rencontrer l’amitié, la force, l’amour pur à travers les yeux d’une enfant choisie lors d’un naufrage. Lui l’homme solitaire sans attache et amour, va donner tout son cœur et son affection à cette enfant qui le lui rend bien.

J’ai adoré l’écriture d’Anouck Faure. Elle peut surprendre au début, des phrases courtes, des mots, une ponctuation rapide. Mais tout cela donne une sensation de poésie et de chant qui nous porte sur les embruns et les mers en fracturation. C’est haché, envoûtant et très prenant.
On navigue entre les îles, les falaises, et les différents courants. On découvre une faune à fois magnifique et dangereuse. La beauté de la mer et ses difficultés. Son pouvoir d’attraction sur le navigateur qu’est Aatea ainsi que sur tous les amoureux de la mer.

Un livre qui se dévore et que j’ai beaucoup aimé.
Quoi de mieux qu’une belle lecture en bonne compagnie. 

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