Ce bref et bouleversant roman, une suite de L'Ami retrouvé - qui valut à Uhlman sa célébrité - ne fut publié, à la demande de l'auteur, qu'après sa mort. Quelques jours avant d'être exécuté en 1944 pour avoir participé au complot contre Hitler, Conrad von Hohenfels écrit à Hans Schwarz, son ami d'enfance. La guerre a séparé les deux adolescents parce que Hans était juif. Dans cette lettre, Conrad tente de justifier ses choix et ses erreurs passés et de demander pardon à Hans avec qui il partagea autrefois tant de moments de bonheur exaltant. Bien que les personnages en soient différents Pas de résurrection, s'il vous plaît constituait, dans l'esprit d'Uhlman, une sorte de troisième volet à L'Ami retrouvé et à La lettre de Conrad.
Il y a peu je lisais « L'ami retrouvé » de Fred Ulhman. Je fus très touchée par ce récit sur l'amitié de deux adolescents, l'un juif allemand, l'autre aristocrate allemand.
« La lettre de Conrad » est la suite de cette histoire.
Conrad von Hohenfel, est condamné à mort pour avoir fait partie de la conjuration qui tenta de tuer Hitler, et qui avorta,. Une mort horrible l'attend, et il souhaite écrire à son ami Hans Schwarz qui est réfugié aux USA.
Dans cette lettre il tente d'expliquer à son ami le pourquoi de son attitude envers lui, et qui fit qu'ils se détournèrent l'un de l'autre.
Il s'en excuse et plaide son amitié à Hans. Il revient sur leur rencontre et les anecdotes de leur amitié. C'est « L'ami retrouvé » mais vu à travers les yeux de Conrad.
Cette lettre est très touchante, car elle met en avant toutes les différences de milieu qu'il y a entre les deux garçons, mais aussi leur amour commun de la littérature, des arts et le fait de trouver enfin quelqu'un qui vous comprenne et avec qui vous pouvez partager tout ce que vous ressentez. Un véritable lien d'amitié.
Pas de résurrection possible, est un court récit, qui lui nous raconte le retour pour deux jours dans sa ville natale, de Simon Elsas, juif d'origine souabe, qui réussit à fuir aux États-Unis juste avant que la situation devienne intenable en Allemagne pour les juifs. Ses parents, sa famille par contre n'échappent pas aux camps de concentration où ils sont tous morts.
Il revient donc onze ans après et tout en aimant son pays d'origine, ne peut s'empêcher de s'en sentir exclu pour toujours. Sa désespérance est celle des survivants de se demander pourquoi eux et pas lui.
Ce récit nous montre aussi, que quoi qu'on en dise, personne n'est tout blanc ou tout noir, chacun a sa part d'ombre. Les horreurs commises à cette époque ont à jamais marqué la génération et celle qui suivit.
Deux très beaux textes, qui m'ont beaucoup émue et qui sont écrits d'une manière très directe qui nous fait ressentir toutes les émotions ressentis par le narrateur.
A mettre entre toutes les mains.
« No Coward Soul » and « No resurrection please » (La Lettre de Conrad) parut en 1985, année où Fred Uhlman mourut. L’œuvre fut publiée à titre posthume, comme le souhaitait l'auteur.
Écrivain célèbre mais aussi peintre réputé, Fred Uhlman, né à Stuttgart en 1901, est mort à Londres en 1985.
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