dimanche 26 avril 2020

Les justes (Albert Camus)



“Les Justes” raconte l’histoire de jeunes anarchistes moscovites qui décident, en 1905, de commettre un attentat à l’encontre du grand duc Serge, figure de la tyrannie de l’époque. Après une tentative échouée, Ivan Kaliayev parvient à lancer une bombe et assassine le grand duc. Il est arrêté et exécuté. 



« Les justes » pièce de théâtre est écrite en 1949 par Albert Camus en réponse aux « Mains sales » de Sartre. La pièce inspirée de faits réels interroge sur l’idée de savoir si « La fin justifie les moyens ».

La bande de jeunes terroristes russes qui sont représentés ici, expriment la vision individuelle de leur engagement. La peur, le refus de tuer des innocents ou pas au nom de leur révolution. C’est surtout les points de vue de Stepan et de Yakev qui sont très opposés.

L’œuvre est scindée en cinq actes. La pièce a été représentée la première fois le 15 décembre 1949 avec dans le rôle de Kaliayev : Serge Regianni et dans celui de Stepan : Michel Bouquet. Deux grands acteurs que j’ai beaucoup aimés.

Qu’est ce qu’un Juste pour Camus ? Normalement selon le dictionnaire un Juste est quelqu’un qui se comporte, agit conformément à la justice, à l'équité. Ici il s’agit de commettre un attentat en réaction aux injustices de la Russie tsariste. Selon les protagonistes c’est leur idéal qui prime. Les différences que l’on peut trouver en eux s’affrontent dans les personnalités de Kaliayev et Stepan qui sont en opposition. Pour Kaliayev La fin ne justifie pas les moyens ; il n’a pu lancer sa bombe car dans la calèche du Grand-duc il y avait deux enfants. Il ne peut justifier tuer des enfants pour un idéal. Contrairement à Stepan qui est plus radical.

Dans le petit groupe on trouve aussi Dora, amoureuse de Kaliayev, qui cherche à lui faire prendre conscience que l’amour peut aussi dépasser la haine. Mais l’idéal prime pour tout. Sacrifice de l’amour pour la cause.

Dans l’acte IV, Kaliayev se retrouve en prison après l’attentat. Tous les moyens sont bons pour lui faire avouer le nom de ses compagnons, même la visite de la Grande-duchesse qui a perdu son mari et cherche à l’infléchir au nom de Dieu et de la justice. Mais pour le héros il n’en est pas question, il revendique son acte en pleine conscience.

J’ai un peu de mal à concevoir ma critique, ma lecture avec Nadou m’a beaucoup aidée, mais je pense que c’est réciproque, nous avons trouvé cette lecture froide, épurée. L’écriture de Camus est belle, il se lit facilement, il nous interroge sur différents sujets. Mais on ne peut pas dire que ce soit une lecture plaisir qui nous emporte. Le but de toute façon n’est pas là, Camus interroge et remue son lecteur. Il devait avoir respect et admiration pour les personnages de sa pièce qui ont vraiment existé à l’époque de la révolution russe de 1905 car ils ont agit avec idéal pour le bien des malheureux.

Donc avis mitigé sur la forme, je ne suis pas trop fan du format pièce de théâtre en lecture, je préfère la regarder et l’entendre… Les thématiques interrogent et il faut du temps pour digérer ce genre d’œuvre très dense même si elle est courte.

2 commentaires:

  1. Jolie critique ! Même si ce style de lecture ne me tente pas.

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  2. Merci pour ta critique. C'est vrai, la pièce de théâtre n'est pas simple à lire mais il faut parfois la lire plusieurs fois pour en tirer le plus d'informations et en comprendre le sens. La pièce de théâtre est ouverte à toutes les imaginations possibles... on l'interprète selon notre vision des choses, souvent. Un livre de plus à compter dans le challenge Classique!!

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