vendredi 23 avril 2021

La chanson d’Arbonne (Guy Gavriel Kay)

 




Au pays d’Arbonne le soleil mûrit les vignes et fait éclore les chansons des troubadours qui célèbrent l’amour courtois.
Au Gorhaut, terre austère du Nord où l’on adore le dieu mâle Corannos, règne le brutal Adémar, sous l’influence du primat fanatique du clergé.
« Jusqu’à ce que meure le soleil et que tombent les lunes, l’Arbonne et le Gorhaut ne vivront pas en harmonie côte à côte. »
Gouvernée par une femme, minée par la rivalité sanglante de ses deux seigneurs les plus puissants, l’Arbonne n’est-elle pas une proie tentante pour une guerre de conquête et de croisade du Gorhaut, d’autant – ignominie ! – qu’on y vénère une déesse ?
Mais c’est en Arbonne que Blaise du Gorhaut s’est engagé comme mercenaire au service d’un baronnet, après avoir fui son pays et son père. Il découvre en chemin les guerres et les intrigues d'un monde où les marionnettistes politiques parlent de l'avenir au présent, mais où l'amour, toujours, pèse plus fort que tout autre sentiment.
Qui est-il vraiment, ce Blaise du Nord, et quel destin l’attend qu’il ignore lui-même ? Seule le sait peut-être Béatrice, la grande prêtresse aveugle de Rian au hibou sur l’épaule.






Après Les Lions d’Al Rassan de Guy Gavriel Kay, que j’ai adoré, je me lance dans La chanson D’Arbonne en très bonne compagnie : à savoir Nadou ma chère co-lectrice.
Cette année le challenge Duo auteurs SFFF le met à l’honneur avec un autre grand de la SFFF, Isaac Asimov.
Ici nous n’allons pas dans les grands espaces intersidéraux, mais dans le doux pays d’Arbonne, pays des troubadours et de l’amour courtois. Transposition médiévale des Cours occitanes et de la langue d’oc. La chevalerie, les troubadours, la transmission des exploits guerriers et des rois et chevaliers.

Ce roman est cela, en ce sens qu’il est écrit comme une éloge aux exploits de nos héros. Une chanson, un refrain, une histoire de sang, de haine, de vengeance, mais aussi d’amour et de tendresse. Il est tout à la fois.
Blaise de Garsenc est un coran (chevalier) consacré à Corannus dieu du Gorhaut ; Pays qui vénère son dieu guerrier au sens le plus strict du terme. Le Primat du Gorhaut, Galbert de Garsenc, son père, ne le laisse pas oublier à son peuple, en pratiquant l’intimidation (l’inquisition) et la peur avec les meurtres, bûchers (ça ne vous rappelle rien?)
Blaise n’est pas d’accord avec la conception de son père ni sa manière de faire. Fils cadet il devient mercenaire et se loue aux autres contrées. En arrivant en Arbonne, il méprise plus ou moins, la manière douce et joyeuse de ses habitants. Mais douceur et bonté ne veulent pas dire mièvrerie et faiblesse.
Tout cela sera un apprentissage pour Blaise.
Il rencontre des personnages hauts en couleurs, Bertran de Talair, gentilhomme désenchanté et si attachant, troubadour et guerrier à la fois. Ariane, la reine de la cour d’Amour, Cygne, la reine d’Arbonne, son ami d’armes Rudel, et tant d’autres comme Lisseut, jeune femme troubadour pleine de charme et d’amour de la musique. Et bien sûr tous les troubadours qui font rêver et enchantent leur auditoire.

Toute cette histoire est une vaste chanson entourée d’une belle mélodie, l’écriture de Guy Gavriel Kay qui sait mettre tout cela en musique. Son écriture nous transporte dans ce pays de douceur et de cocagne que lorgne leurs voisins du Nord.

Excellent moment de lecture avec Nadou, nous n’arrêtions pas d’échanger nos impressions. Les personnages sont courageux, truculents, plein d’humour, l’auteur nous les livre en profondeur : leur caractères, leurs aspirations, leurs faiblesses et leurs doutes. L’action est présente à chaque chapitre, le suspens bien entretenu, les révélations tombent les unes après les autres et quelles révélations !!! j’ai adoré. Un beau coup de cœur.

1 commentaire:

  1. Une belle lecture pour toi !!! Merci d'avoir partagé ton ressenti

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