Avant cet engagement, elle fut une magistrate passionnée et une militante de l'amélioration des conditions de vie des prisonniers. Tout au long de sa carrière, elle ouvrira la voie aux femmes avec sérénité et détermination, deux traits caractéristiques de sa personnalité. Grâce à de nombreux documents - pour certains inédits -, dont ses archives privées confiées aux Archives nationales en 2012, ce livre rappelle qu'avant de devenir une icône, la jeune Niçoise Simone Jacob fut plongée dans l'enfer d'Auschwitz à l'âge de 16 ans.
Ce traumatisme constitue la matrice d'un destin unique marqué par un souci constant de la dignité humaine. Au fil des étapes de sa vie d'adulte, Simone Veil aura transcendé sa condition de victime pour devenir actrice de son histoire et de celle de la France.
Une longue vie consacrée à défendre ses idées, tout d’abord l’amélioration des conditions de vie des prisonniers ; sans être une féministe acharnée, elle agira pour la condition féminine en défendant plusieurs lois, tout d’abord celle pour l’accès à toutes à la contraception et dans la juste ligne, la loi sur l’accès à l’IVG en 1974.
Le document regroupe énormément d’archives personnelles de Simone Veil, photos de famille, enfant, adulte, mais aussi les rapports, comptes-rendus écrits de sa main, ou corrigés. C’est une immersion dans toutes ses fonctions, tout d’abord de magistrate, puis de ministre de la santé, de présidente du Parlement européen, puis elle siège au Conseil Constitutionnel jusqu’en 2007 avant d’être élue à l’Académie Française en 2008.
Le titre de cet ouvrage est la phrase qu’a prononcée Jean d’Ormesson à la fin de son discours d’investiture.
A la fin du livre, Simone Veil interviewée par Annette Wieviorka nous raconte son difficile retour de déportation. Le fait surtout de ne pouvoir se confier qu’à ceux qui comme elle avait connu l’horreur. La société n’arrivait pas ou ne voulait pas savoir ni entendre. Sa vie entière elle a combattu à changer les mentalités, tout d’abord en faisant reconnaître par l’administration son statut de déportée ainsi que pour sa famille morte en déportation. Puis par ses réparties au Dossier de l’écran en 1979 suite à la diffusion du film américain L’holocauste (mot employé avant La Shoah), ainsi que dans sa vie politique ou privée. Pour ceux qui s’en souviennent elle rétorque à des militants venus perturber un de ses meetings : « Vous ne me faites pas peur, pas peur du tout. J’ai survécu à pire que vous. Vous n’êtes que des SS aux petits pieds ».
Elle voulait témoigner, faire prendre conscience aux générations à venir de ce que ce génocide pouvait très bien être occulté, oublié et cela lui fait dire « Pourquoi aurions-nous consenti à tant d’efforts si cela ne servait à rien, si nous sommes muettes, si nous ne disons pas ce que c’était. »
Garder la mémoire présente et faire prendre conscience que rien n’est acquis, tout peut recommencer.
J’ai beaucoup apprécié, retrouver dans cette compilation d’archives et de documents une bonne partie du parcours de cette femme, pour laquelle j’ai énormément d’admiration. Une femme de conviction, qui malgré la souffrance et le malheur endurés a su se relever et combattre.
Merci à l’équipe de Babelio et aux Éditions Flammarion de m’avoir fait découvrir cet ouvrage par la dernière masse critique graphique.
Ce livre devait être très intéressant au vu de la femme exceptionnelle qu'était Simone Veil
RépondreSupprimerOui Kynicky. Un livre fort intéressant et émouvant ...
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