mardi 10 octobre 2023

L’enfant sur la photo (Jean-Michel Foucher)



Août 2015. Vingt-deux ans après une dispute majeure avec sa famille, Daniel pensait ne plus jamais avoir affaire à elle. C’était compter sans l’arrivée inattendue d’une lettre de sa petite sœur, Suzanne. Leur mère tyrannique, Marcelle, sollicite l’accord de Daniel pour vendre la maison.

Cette simple lettre fait resurgir une enfance douloureuse, émaillée de traumatismes et de violence. Daniel a-t-il véritablement envie de renouer avec cette famille dysfonctionnelle, cette mère qui le battait et semblait le haïr ? Raviver cette relation filiale toxique pourrait se révéler aussi surprenant que nécessaire.

Entre quête d’identité et mensonges du passé, Daniel doit démêler les fils de la discorde pour enfin trouver la paix et, peut-être, pardonner.



Daniel, comme l’auteur est franco-vietnamien. Il a 61 ans, vit tranquillement avec sa femme Nathalie. Un beau jour lui parvient une lettre de sa sœur Suzanne qu’il n’a pas vue depuis plus de 20 ans. Leur mère veut vendre sa maison et à besoin de la signature de son fils.

Ce courrier va ramener Daniel à son enfance, sa vie de jeune homme, son parcours de vie et surtout sa reconstruction après une enfance malheureuse entre une mère tyrannique et violente et un père laxiste et nonchalant. Aîné d’une fratrie de quatre enfants, il s’est senti toujours exclu du reste de sa famille. De lourds secrets ont pesé sur sa vie, des questions sans réponse et que cette lettre vont faire émerger.

Né au Vietnam du temps de l’Indochine, il passe les cinq premières années de sa petite vie dans le pays de sa naissance avant d’être récupéré par sa mère. Commence pour lui alors un cheminement ardu et violent.

Une lecture qui laisse un goût amer, je ne peux concevoir qu’une mère puisse ainsi détester son enfant. La préférence va à deux d’entre eux, les deux aînés étant ses souffre-douleur. Cela m’a rappelé en son temps « Vipère au poing » d’Hervé Bazin avec Folcoche.
Elle joue avec eux, les monte les uns contre les autres et cela toute leur vie.
Je reconnais du courage à Daniel qui réussit à s’échapper de cette ambiance délétère et a su se reconstruire et trouver malgré tout l’amour. Les séquelles sont là et beaucoup de non-dits sont à découvrir. Il faudra attendre la soixantaine pour qu’il découvre enfin ce qui s’est passé lors de sa naissance.

J’ai beaucoup aimé ce livre. La narration est vivante, Daniel nous raconte son enfance, sa jeunesse, ses émois, sa première femme, son deuil, sa reconstruction. On vit ce qu’il vit et ces allez-retours dans sa mémoire sont particulièrement vivaces..

Merci à Librinova de cette belle découverte.




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