vendredi 26 février 2021

Les aventures de Léandre Lafforgue, 5L’éventreur du Palais Royal (Sylvain Larue)

Justice doit être faite, en ce matin d'été 1855 ! Appréhendé au terme d'une longue investigation, Magon, «l'éventreur du Palais-Royal», meurtrier sadique de prostituées, est conduit à l'échafaud devant lequel, jusqu'au bout, il clame son innocence. Mais quelques instants après que sa tête est tombée, on retrouve le corps d'une autre femme galante, atrocement mutilé... L'hypothèse d'une terrible erreur judiciaire éclate alors dans la presse, encouragée notamment par les déclarations d'un magistrat zélé et d'un commissaire de police obtus, persuadés que les hommes de Léandre Lafforgue n'ont pas suivi la piste qu'ils ont toujours envisagée. C'est l'heure pour le Goupil et ses agents de mener une enquête à haut risque, les obligeant à plonger dans le monde interlope, violent et tabou des amours tarifés, afin à la fois de blanchir pour de bon leur réputation d'enquêteurs et d'éviter aux pauvres filles de joie de tomber entre les griffes du pervers sanguinaire... 




Et voilà je viens de terminer le dernier tome en date des aventures de notre cher Léandre. 

Époque expéditive, digne héritage de notre Révolution, les criminels ont la tête tranchée par la guillotine. En l’état c’est celle du Dr Magon, surnommé « L’éventreur du Palais Royal » qui y passe. La Noble Cour y assiste et a mis tout en œuvre pour punir cet horrible criminel qui s’attaque, avec sauvagerie et la précision d’un chirurgien qu’il est, aux prostituées. Justice est faite, mais le jour même démarre une succession de crimes bien ressemblant à ceux de Mabon. Le doute s’installe, était-il innocent, un copieur prendrait-il sa suite ? La Noble cour est sur la sellette. L’enquête reprend, l’histoire aussi. 

Comme je le dis dans mes critiques précédentes, l’histoire se mêle à l’Histoire. Mais surtout les nombreux faits divers nous montrent bien que Sylvain Larue est très au fait de la vie criminelle de l’époque : tout cela allant du métier de bourreau, de la procédure appliquée lors de telles exécutions, le fonctionnement des cours de justice, de l’instruction et de l’application des peines, Dans ce roman, l’histoire est celle d’un tueur en série, l’auteur ne nous épargne pas les descriptions du médecin légiste, ainsi que ses conclusions. Le Dr De Flandre, légiste et membre de la Noble cour est très présent dans ce tome au côté de Léandre. 

Comme toujours les personnages sont très fouillés, leur psychologie étudiée, que ce soit les héros récurrents ou les personnages annexes. 

Un polar historique qui remplit bien son rôle de thriller et de faits historiques fort intéressant, pas forcément dans les grandes lignes mais dans la vie de tous les jours. Petits et grands ont leur place et leur importance dans l’histoire.
Où l’on approche aussi de plus en plus de la pègre et des bas-fonds de Paris de cette deuxième moitié du 19ème siècle. Tout ce petit monde a aussi sa hiérarchie. Et Léandre se doute bien qu’il côtoie des personnes très dangereuses de par ses relations.
Heureusement que pour adoucir tout cela, on voit éclore l’amour entre Guillemette et Furet, deux des malappris qui sont des frères et sœurs pour Léandre.
Le bonheur est là, mais l’histoire aussi. 

Comme à chaque fois, la deuxième partie du roman s’accélère et on n’a plus envie de le lâcher avant de savoir la vérité. Vérité étonnante !!! 

Merci aux Éditions de Borée et à Virginie de m’avoir permis de m’immerger dans ce monde très hétéroclite du Second Empire, et bravo à Sylvain Larue pour son travail et son imagination. J’ai passé un excellent moment au fil de ces cinq tomes. J’espère que je retrouverai Léandre au fil d’autres enquêtes.

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