dimanche 16 juillet 2023

La part des enfants (Claire Michaud-Destriau)




Du jour au lendemain, Léna quitte tout, emportant avec elle quelques affaires prises à la hâte. C’est bien loin de chez elle, au Pays Basque, qu’elle trouve refuge pour le fuir, cet homme violent à l’emprise redoutable. Recueillie par Léontine et Gégé, de vieux fermiers, et entourée des quelques habitants du hameau, Léna s’attelle à reprendre son destin en main.

Malgré toutes les précautions, la jeune femme conserve un lien toxique avec son passé. Il y a ce qu’elle sait, et ce qu’elle ignore. Ce qui la menace même à distance. Et qui la rattrape.



Avec ce roman, Claire Michaud-Destriau nous emmène à la suite de Léna dans sa fuite d’un compagnon extrêmement violent. La terreur l’habite, elle est ancrée en elle. Le pouvoir toxique qu’il exerce sur elle est redoutable. Elle tremble, elle se cache. C’est en Ariège, dans les Pyrénées qu’elle se pose avec le peu de chose qu’elle a réussi à emmener avec elle.

Elle fait la connaissance d’un vieux couple, Léontine et Gégé auprès desquels elle peut enfin se reposer et trouver des oreilles compatissantes. Il y a aussi Robert un vieil homme et son petit fils Titou, Martin le berger qui lui aussi fuit quelque chose.

C’est auprès de ces gens simples et droits qu’elle va chercher à se reconstruire. Mais le chemin est long, l’angoisse est là, diffuse et prégnante.
Arrivera-t-elle à enfin trouver la paix, la sérénité ?

Dans ce roman, l’auteure nous fait pénétrer dans la tête de Léa, mais aussi de son compagnon maltraitant. On ressent de l’empathie pour la jeune femme, et un dégoût profond pour celui qui imbu de lui-même et de sa puissance sur sa femme, la maltraite. C’est malheureusement un fait établi, l’emprise dans un couple d’un élément toxique bloque sa victime de toute rébellion. Léa réussit à s’échapper, ce n’est pas le cas de bien de femmes qui meurt sous les coups de leur conjoint.

Avec ce roman, l’auteure nous fait passer par toutes les angoisses de Léa, même à distance le malaise est toujours là, qui l’enveloppe. Mais la nature, le nouvel environnement va lui redonner confiance. Nous sommes en Ariège, dans un petit village, avec une nature réconfortante et reposante pour les blessures de l’âme.

Très belle écriture et de bien belles descriptions des lieux. J’ai beaucoup apprécié cette immersion dans cette belle région du sud de la France.

Merci aux Éditions de Borée ainsi qu’à l’auteure pour cette découverte.

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