samedi 25 octobre 2025

Voile vers Byzance (Robert Silverberg)





La Terre, d’ici trois mille ans.Si le monde est dépeuplé, les ultimes représentants de l’humanité, immortels, vivent dans l’oisiveté, partageant leur quotidien entre visites de cités légendaires recréées de toutes pièces et fêtes fastueuses débridées. Un monde aux mœurs étranges et libres que découvre Charles Phillips, natif du New York de 1984, projeté dans ce futur radicalement autre pour des raisons qui lui échappent. Il y rencontre Gioia, sa guide, et bientôt sa compagne, avec qui il navigue d’Alexandrie à Xi’an en passant par Asgard. Vive et magnifique Gioia, qui tait le plus terrible des secrets dans cette société hédoniste où, pour tromper les errances d’une vie sans fin, on rebâtit les civilisations, passées comme mythiques, avant de les faire retourner au néant. Or, Charles, lui, l’enfant du Xxème siècle, n’a rien oublié de ce que signifie la fin…

Voile vers Byzance, finaliste des prix Hugo et Locus 1986, est lauréat du prix Nebula 1985




40 ans après sa première publication sous le titre Sailing to Byzantium, les éditions Le Bélial’ republie ce court roman de Robert Silverberg. Il remporta en son temps (1986) le prix Nebula.

Le roman débute à Alexandrie, 50 siècles dans le futur, quel futur, quelle référence, après J.-C. ? nous ne le saurons pas. Le héros Charles Philipps est un homme de notre 20ème siècle. Il ne connaît pas son vrai passé, ni comment il est arrivé en ce monde futuriste, déroutant pour lui. Malgré cela il se lie à Gioia, une citoyenne de ce monde. Ce monde composé exclusivement de cinq grandes villes antiques qui au début du récit sont Xi’an, Alexandrie, New Chicago, Tombouctou et Asgard – cette dernière devant bientôt être remplacée par Mohenjo-Daro. Ils sont entourés de « temporaires » sortes de figurants/serviteurs des citoyens qui eux sont peu nombreux.

L’auteur nous décrit avec délectation Alexandrie, on y retrouve le fameux phare qui en son temps fut une des sept merveilles du monde, ainsi que la grande bibliothèque d’Alexandrie. Il en ira de même avec toutes les villes visitées par nos héros.

On les suit dans leurs pérégrinations mais aussi dans le questionnement de Philipps de sa présence en ce temps et lieux. Il est considéré par les citoyens comme un « Visiteur », une curiosité.

Je ne vous en dirai pas plus. Le questionnement est aussi pour nous lecteur. Que va nous dévoiler l’auteur ?

Lire du Robert Silverberg est toujours un plaisir, ses descriptions sont dynamiques et nous immergent dans un monde coloré. L’action, la réflexion sur notre humanité, notre devenir et la mort est omniprésente.

Le lire est aussi une ouverture à découvrir sur internet les différentes villes décrites et leur évolution dans le monde antique. Il est toujours aussi fascinant de partir à la recherche de l’information des lieux décrits.

Courte lecture faite en compagnie de mes chers amis babeliautes Fifrildi, Nadou et BazaR, nos échanges furent toujours aussi agréables. Merci à vous.




Xérys, voyage vers les sept soleils (M.C Mersch)



Voilà des millénaires que la Terre n'est plus ; pour survivre, l'humanité s'est installée sur des planètes disséminées dans l'Univers. Mais la paix relative de ce nouveau monde s'effrite lorsqu'un exode dépeuple Xérys et que Lyrde est accusée d'ourdir un complot. Fils d'une exilée xéryenne et brillant Pressenteur capable de lire l'avenir grâce à la transmutation analogique, Éésis est envoyé par sa confrérie sur Lyrde afin d'enquêter sur ses intentions. Il y découvre les arcanes de la synthèse, un état profond d'harmonie, mais aussi un secret immensément convoité que détiennent ses habitants. Cependant, l'Univers est loin de lui avoir révélé tous ses mystères : son périple l'entraîne sur les traces du Voyage vers les Sept Soleils, dont il semble avoir reçu la légende en héritage... Éésis parviendra-t-il à percer les énigmes du cosmos et de sa propre destinée ? Plongez au cœur d'une odyssée intergalactique fascinante, poétique et mémorable, dans la lignée des grands textes de science-fiction.



Publié en mars 2025 aux éditions Librinova, ce bon gros pavé de plus de 1000 pages nous mène au fin fond de l’univers après l’explosion de notre belle planète, minée par les guerres, la pollution.

Sept vaisseaux spatiaux se sont échappés avec à leur bord différentes communautés. Celles-ci se sont établies sur des planètes refuges au fin fond de l’univers. Chacune développant sa propre société en fonction de leurs critères : Aria, Lyrde, Jill’, Arnie, Gania, Soliden et la mystérieuse Xérys, la planète blanche.

Le principal héros, Eésis, pressenteur arien, fils d’une exilée xéryenne est curieux de sa planète d’origine mais aussi de tout ce qui concerne les six autres planètes. Un pressenteur est conscient et à un savoir immense, il peut analyser et prévoir les événements de manière logique.

Les planètes sont inquiètes et se sentent menacées de l’évolution de la société de Lyrde qui a développé la Synthèse, sorte d’uniformisation dans la paix et la communication de sa population. Eésis est envoyé en éclaireur et de ce fait est mis en danger par les autres gouvernants qui voudrait bien connaître le fonctionnement de cette synthèse.

Ce roman est une étude sociologique, géographique des différentes planètes qui ont toutes des caractéristiques profondes et antagonistes les unes des autres. Chaque société a ses coutumes, principes qui relèvent des différents courants régnant à l’époque sur la Terre d’origine.

La réunion autour du héros d’un ou deux compagnons issus de ces planètes nous mènera à la découverte de la septième planète secrète et mystérieuse Xérys.
C’est un long cheminement qui regroupe une équipe profondément unie qui veut accompagner son leader au bout de son périple.

L’auteure nous livre ici une grande étude des grands courants de pensées qui régnaient sur la Terre à l’époque et qui de ce fait on été transposés dans ces planètes reculées que ce soit au point de vue religieux, ethnique, intelligence artificielle, rapport homme/femme dans la domination et l’exploitation, ainsi que la loi du fort qui prédomine.

Intéressant dans la forme mais à mon avis trop long et trop dilué dans les descriptions. Les poèmes relatifs à Xérys sont très beaux. Les planètes, leurs caractéristiques géographiques, sociologiques sont très bien décrites mais justement à la longue je me suis lassée du manque d’action qui en découlait.
Les chapitres sont longs, concentrés sur chaque planète, sauf à la fin qui concerne surtout Xérys qui a un côté plus métaphysique et fantastique.

En somme une lecture en demi-teinte, j’ai bien aimé les relations entre les héros et leurs aventures sur chaque planète, un peu moins la longueur du livre diluées dans les descriptions certes poétiques mais à mon avis superflues.

Merci à Librinova et son auteure pour cette découverte.


jeudi 10 juillet 2025

L’homme au passe-montagne (Régis Guyotat)




Les Trente Glorieuses ? Entre 1958 et 1968, deux millions d’étrangers sont entrés en France. Dans le Loiret, ils sont estimés de 25 à 30 000. La plupart ont été recrutés par l’Office national d’immigration (ONI) au Portugal et dans le Maghreb. Beaucoup viennent de l’Algérie, qui a conquis son indépendance en 1962. Une main d’œuvre bon marché, réclamée par le patronat, pour un pays en pleine croissance. Mais rien n’a été prévu pour leur accueil. A quoi bon dépenser pour eux d’ailleurs, puisqu’ils repartiront bientôt. C’est leur force de travail seule qui intéresse. Dans l’agglomération d’Orléans, ils alignent des heures de travail démentielles, jusqu’à 300 heures par mois dans des exploitations maraîchères, vivent en bidonville, sont la proie des marchands de sommeil, sont confrontés au racisme. Mais le choc pétrolier de 1973 et le chômage qui s’en suit bouleversent la donne : les voici incités à quitter le territoire, alors que le gouvernement vient d’autoriser le regroupement familial. La machine à expulser de la préfecture à Orléans s’emballe. Les Trente Glorieuses ne le furent pas pour tout le monde. C’est la conclusion de ce livre qui se veut une histoire non pas chiffrée, mais humaine de l’immigration.




Avec cet essai/reportage, l’auteur Régis Guyotat nous relate l’immigration d’après-guerre dans la région d’Orléans ainsi que du pays. Entre 1958 et 1968 deux millions de travailleurs étrangers sont recrutés directement dans leurs pays respectifs pour pallier à la main-d’œuvre nécessaire à la reconstruction, l’industrie (fonderie) et les travaux publics en France. Essentiellement des portugais, des maghrébins beaucoup d’algériens qui ont priorité suite aux accords d’Evian.

Le problème c’est que les conditions de logements ne sont pas au rendez-vous comme promis. Ce sont paillasses par terre, commodités inexistantes, bidonvilles qui sont construits à la va-vite.
Des associations se mettent en place pour aider les arrivants à s’intégrer et leur fournir une aide administrative et une aide à l’apprentissage de la langue française.

L’auteur alterne chapitre descriptifs de l’époque et des lois qui se succèdent, avec d’autre plus intimes nous racontant la vie de deux migrants de l’époque, un marocain Mohammed recruté à la SIFA, fonderie orléanaise et Aïssa qui démarre aussi à la fonderie mais enchaîne ensuite sur d’autres boulots. Ils racontent leur quotidien, leurs désillusions et leurs difficultés, du travail éreintant parfois jusqu’à 12 heures par jour/6 jours/7.
Les politiques se succèdent, les lois aussi. Les années 70 voient le choc pétrolier et la volonté de ne plus accepter d’immigration sous contrat. L ‘heure est à l’expulsion. Les constructions d’HLM sont mises en chantier, on déplace comme pour les bidonvilles en périphérie des villes. Concentrant ainsi les communautés.

L’auteur nous livre ainsi une chronologie de faits politiques, de faits divers qui secouent la population orléanaise.

Essai fort intéressant pour son approche de ce que fut l’immigration des trente glorieuses et de cette génération qui a travaillé dans des métiers non voulus par les français de souche et des faits qui en ont découlé.

Merci à Babelio et aux Éditions Regain de lecture pour cette lecture fort instructive de faits que je ne connaissais pas dans le détail

La fille renard et la merveilleuse Boutique-sur-Pattes (Andy Sagar)

 



L'aventure et la magie se cache dans chaque tasse de thé !

Felicity Fox n'est pas une fille ordinaire.
Née avec des oreilles de renard, elle a été abandonnée dans un cirque. Alors, quand un corbeau doué de parole la libère et lui propose de le suivre, elle n'hésite pas une seconde. Hélas ! elle se précipite droit dans le piège de l'ensorcelant Maître Chantepleure et commet l'erreur de signer un pacte avec lui. Heureusement, elle est recueillie dans le salon de thé ambulant d'une adorable sorcière.
Entre théières volantes, décoctions de plantes extraordinaires, gâteaux enchanteurs et clients plus étranges les uns que les autres, il existe peut-être un moyen de rompre le pacte maléfique...



Ma petite fille Naomi (10 ans dans quelques jours) avait envie comme sa mamie, de faire un billet sur son dernier livre lu. Une bien belle idée que je ne peux qu’encourager et vous fais partager.

Roman jeunesse qui nous raconte les mésaventures de Felicity, fillette de douze ans qui vit dans un cirque. Un corbeau doué de parole lui propose de le suivre dans la forêt. Il la libère ainsi du cirque.

Malheureusement dans cette forêt, la petite fille se laisse prendre par la mélodie de Maître Chantepleure qui lui plante un éclat de glace dans le cœur. S’en suit des rebondissements qu’il faudra que vous lisiez si vous voulez connaître la suite.

Naomi a beaucoup aimé ce roman car elle raffole comme sa mamie de fantasy. La magie, les mondes merveilleux l’attire énormément.

A voir le tome 2, qui je crois bien est déjà en court.

Le moineau de Dieu (Mary Doria Russel)




2019, un signal musical est capté par la Terre. Pendant que l'ONU palabre sans fin, la Compagnie de Jésus a déjà trouvé les financements et mis sur pied son expédition. À son bord, des athées et des jésuites, dont Emilio Sandoz, jeune prêtre et brillant linguiste, pour un voyage d'exploration vers la planète Rakhat et ses habitants.
2059, Emilio Sandoz, mutique, les mains mutilées et marqué du sceau de l'infamie, est le seul rescapé de la mission. Sur Rakhat, il aurait tué et se serait prostitué. Qu'a-t-il donc pu se passer pour que la mission tourne si mal ?

" Non content d'être un parfait chef-d'oeuvre, Le Moineau de Dieu est aussi une belle porte d'entrée pour quiconque chercherait à faire ses premiers pas dans la science-fiction. " Simon Krug – Les Inrockuptibles.



Suite à l’avis enthousiaste de notre chère amie Fifrildi, Nadou38 et moi-même sommes parties à l’aventure vers Rahkat d’Alpha du Centaure en compagnie de huit compagnons qui s’embarquent sur le Stella Maris.

Tout démarre lorsqu’un signal musical est capté par Jimmy Quinn, un jeune astronome passionné. Ses amis Emilio Sandoz, jésuite de son état, Anne et Georges Edwards, Sofia Mendes sont les premiers à être au courant. L’idée du voyage germe dans leurs esprits et c’est la Compagnie de Jésus qui leur met le pied à l’étrier en finançant le voyage en tout secret.
D’autres compagnons les rejoindront : des jésuites, ordre habitué à se rendre dans des régions reculées et inexplorées.

L’auteur fait le parallèle entre l’expédition de Christophe Colomb partit à la recherche du chemin vers les Indes. Une civilisation à la rencontre d’une autre.
C’est avant tout un roman sur la rencontre de civilisations différentes et une belle étude anthropologique.

Avec Emilio, le prêtre linguiste doué à communiquer et à comprendre de nombreuses langues, Anne, le médecin empathique et observatrice, Georges son mari, ingénieur, Jimmy astronome, le père D.W. Yarbrough le navigateur et ancien pilote de chasse, Marc Robichaux, le peintre et Sofia Mendes, jeune femme complexe et douée en synthèse.
L’amitié, l’humour et les qualités de chacun soudent très fortement cette petite équipe. Pour partir sur de si nombreuses années, cela est nécessaire.

L’auteure nous livre là, un roman à la fois généreux et intéressant sur cette rencontre de deux civilisations. Le développement et l’étude de chaque personnalité, de leurs failles, de leurs joies et de leurs capacités est abordé de manière fluide et agréable. On sent les interactions entre chacun, la profondeur des sentiments et surtout la place de la religion y est très présente.

A travers Emilio on ressent ses doutes, ses motivations, son engagement dans tout ce qu’il fait.
Lui seul reviendra vivant de ce périple, et tout au long du roman, on navigue entre les deux époques. Cela nous donne un aperçu et une dynamique à l’évolution de l’histoire.

Un vrai plaisir de lecture à savourer et à bien s’imprégner. Je conseille vivement mais pas à ceux qui rêvent de grandes batailles interstellaires. C’est plutôt une aventure humaine et profonde.

vendredi 4 juillet 2025

Et tu la nommeras Kiev (Olivier Boile)





Preux chevaliers de la Sainte Russie, sorcières moscovites, nymphes des eaux, cosaques post-apocalyptiques, super-héros soviétiques, voici un panel des personnages que l'on croisera dans les pages de ce nouveau recueil d'Olivier Boile. Revisitant l'histoire et les légendes de la Russie médiévale et moderne, Olivier Boile met tout son talent de nouvelliste dans ce recueil qui réunit dix-huit de ses meilleurs textes. Inclus : 9 illustrations originales réalisées par Rolland Barthlémy.



C’est en lisant le billet motivant de Nadou que Fifrildi et moi-même nous sommes souvenues avoir dans notre Pal ce recueil de nouvelles russes adaptées par Olivier Boile.

Nous voici donc parties à l’aventure des grandes steppes et de légendes russes.

Dix-huit nouvelles, dix-huit contes et légendes qui s’appuient sur l’Histoire et des personnages réels. La fiction rejoint la réalité avec des grands noms comme Ivan le Terrible, Vladimir le grand, Atheas roi des Scythes.

L’imaginaire d’Olivier est vraiment intéressante, il nous conte des histoires où la mythologie, le fantastique et la poésie se marie avec l’Histoire de cette région du monde. C’est à la fois épique et émouvant.

Généralement je ne suis pas fan de nouvelles, l’impression de ne pas m’immerger totalement dans l’histoire. Cela n’a pas manqué avec certaines nouvelles dans lesquelles j’aurais bien aimé avoir un développement plus important car elles m’ont touchées.

- Coule rivière Soukhman

- L’arbre d’Oumila (rencontre de deux civilisations, deux mythologies)

- Le chant de la Roussalka (hymne à l’amour éternel d’une belle poésie)

- Sventovit, l’enfant-Dieu (affrontement entre deux religions)

- Les pies de la place Rouge

- Nadejda, que je vais bientôt retrouver car il se trouve dans ma Pal depuis pas mal de temps.

J’ai bien entendu beaucoup apprécié l’écriture d’Olivier, à la fois simple et pleine de poésie, on se laisse porter par la narration.

A chacune de ses nouvelles, il nous fait part de son cheminement et de ses sources, un plus non négligeable.

Et bien sûr les différentes illustrations de Rolland Barthélémy qui égrènent le recueil.

J’ai découvert Olivier Boile avec Mort et vie du sergent Trazom (uchronie avec Mozart comme personnage central) et il me reste dans ma Pal, Nadejda et Medieval Heroes, de quoi passer un bon moment dans le monde de l’auteur.

Verte (Gilbert Laporte)

 



La vétuste arche spatiale Déméter-2 poursuit depuis trois siècles son odyssée dans l'Univers, essaimant une partie des passagers en hibernation au hasard des planètes habitables rencontrées. Sur l'une d'elles, la végétation est magnifique. Le patriarche Anastase IV décide de la baptiser « Verte », en préalable à l'envoi d'une petite colonie. Mais l'ambitieux commodore Kostas aspire à faire débarquer l'ensemble des occupants du vaisseau et il va pousser les misérables sans-hublots à la révolte contre l'intransigeant religieux.Au milieu de ce chaos, une policière enquête sur d'effroyables meurtres et se retrouve entraînée dans un conflit qui ne cesse de s'étendre. Son idylle transgressive avec un clone hermaphrodite pourra-t-elle y résister ? Et pendant ce temps, un militaire assisté d'une robotaniste et d'une insectoïde d'exploration parcourt la paradisiaque Verte. Ils ne vont pas tarder à découvrir que, sous ses splendides feuillages, elle dissimule un inquiétant secret... L'auteur embarque ici le lecteur dans un thriller SF écologique non conformiste, où l'instinct de survie et l'espoir d'une vie meilleure dans une nature idéalisée peuvent mener aux pires extrémités.



L’histoire se déroule sur une Arche, Demeter 2, qui a quitté la Terre quelques trois cents plus tôt. Une Terre à bout de souffle, de pollution, de guerres et de catastrophes. Au fil des siècles ce vaisseau essaime au fil des planètes qu’elle rencontre, des colonies humaines. Malheureusement à bord une religion a émergé, le culte de la Déesse Nature, dérivé d’une politique écologique poussée à l’extrême. Les pires exactions répressives envers les hérétiques sont commises. Toute déviance ou faute sont condamnables de la peine de mort et de compostage. Et comme tout bon roman de Sf, il y a bien sûr un conflit qui émerge entre deux factions : les religieux et les militaires.

Entre temps, une nouvelle planète apparaît : Verte. Il est temps, car le vaisseau en lui-même arrive à bout de souffle. Une équipe d’exploration est désignée pour s’y rendre en éclaireur.

Je ne vais pas vous raconter l’histoire, c’est à vous de le découvrir ;-).

L’auteur nous livre ici un roman de science-fiction écologiste. La nature est partout, elle est le cœur du livre. Nos héros affrontent diverses mésaventures, et font de grandes découvertes sur la nature de la planète, de sa végétation de son mode de vie.

Roman qui mélange l’action et la réflexion. Les chapitres courts qui alternent entre l’arche et la planète Verte, donnent du dynamisme à la narration. Les descriptions sont très intéressantes d’un point de vue botanique et géologique. On s’imagine bien les paysages et les couleurs ambiantes. Les explorations des héros les amènent à prendre conscience de la nature même de la planète.

Finalement une lecture rapide et facile qui pourrait faire un bon petit scénario de film SF.

mercredi 14 mai 2025

La Très Catastrophique Visite du Zoo (Joël Dicker)

 


"Pendant des années, dans la petite ville où j'ai grandi, les esprits restèrent marqués par les évènements qui se produisirent au zoo local un vendredi de décembre, à quelques jours de Noël.
Et pendant toutes ces années, personne ne sut la vérité sur ce qui s'était réellement passé là-bas. Jusqu'à ce livre."

À la veille de Noël, une visite scolaire dans un zoo tourne à la catastrophe.
Que s'est-il passé exactement ? Les parents de Joséphine, qui participait à cette sortie et qui semble être l'une des protagonistes de cette affaire, sont bien déterminés à le découvrir.
Dans cette quête de vérité, on comprend peu à peu qu'une catastrophe n'arrive jamais seule. Les apparences sont trompeuses et le récit des évènements va prendre une tournure que personne n'était près d'imaginer.





Renouer avec Dicker a été difficile. Je n'ai pas apprécié ces précédents romans. Trop de blabla pour rien, trop de pages.

Mais celui-ci m'a amusé et j'ai aimé cette construction du récit qui s'emboîte comme des Matriochka. Toujours envie de poursuivre mon récit pour enfin savoir comment tout a commencé.

Ce style de narration m'a ramené aux Petit Nicolas de Goscinny et aux Jean-Quelque-Chose de Jean-Philippe Arrou-Vignod. Si vous ne les connaissez pas, laissez-vous tenter !

Un vrai plaisir de lecture.


mercredi 23 avril 2025

Un ardent désir de peindre (Louis Mercadié)



Florine grandit dans les montagnes du Gévaudan et aide aux travaux de la ferme, vouée à perpétuer les traditions rurales et familiales. Animée d'un fort sentiment de liberté et d'une réelle volonté de peindre, tout bascule pour elle lorsque ses parents lui imposent un mariage, qu'elle refuse. Elle est alors envoyée dans un couvent mais n'a pas la vocation et supporte mal l'enfermement. Sa rencontre avec le peintre Charles Grandon pourrait bien lui ouvrir les voies d'une nouvelle vie..

 


C'est toujours un plaisir de découvrir les romans de Louis Mercadié. La fiction dans la grande Histoire.

« Un ardent désir de peindre » démarre au début du 18ème siècle au temps de Mansart et de Louis XIV. Florine petite fille du pays du Gevaudan est bergère au sein d’une famille de paysans. Elle est habituée aux durs travaux de la ferme mais rêve de dessin et de couleurs. Sa vie parmi les bêtes et les paysages de son enfance lui apporte rêveries et envie de croquer ce qu’elle voit. Elle tient de sa grand-mère qui elle même avait ce goût. Malheureusement la réalité de l’époque étouffe les velléités des femmes astreintes à la famille et l’obéissance au patriarcat.

Florine après de nombreuses vicissitudes et à force de combat arrivera à obtenir le droit de s’adonner à son art.

Mais la société ne pardonne pas à ceux qui sortent du chemin qui leur sont tracés par les codes établis.

Ce roman nous permet de connaître les peintres Jean et Charles Grandon. Ces derniers permettront à Florine de donner vie à son désir de liberté et de création.

Avec l’auteur c’est tout un monde local qui est mis en lumière à travers les peintres, les dignitaires de la région Lyonnaise et surtout les différentes méthodes de peinture qu’expérimente Florine. Les couleurs, les plantes utilisées pour créer les pigments, le matériel utilisé, les corporations qui gèrent tout ce petit monde nous sont bien décrits.

Un plaisir de lecture toujours renouvelé, merci aux Éditions de Borée pour ce beau moment de lecture.

samedi 5 avril 2025

Les illusions orientales (Philippe Grandcoing)

 




Des rives de la mer Rouge au détroit du Bosphore, de la côte désertique des Somalies aux ruelles d'Istanbul, en passant par l'Égypte et le canal de Suez, nos deux héros marchent sur les traces du père de l'inspecteur Lerouet. Ils se lancent ainsi à la poursuite d'un fabuleux trésor et d'un mystérieux assassin alors que la guerre couve dans les Balkans. Tensions internationales et intrigues diplomatiques prendront-elles le pas sur leur quête toute personnelle ?



Juin 1913, le monde bouge, surtout dans les Balkans, le Proche-Orient, l’empire ottoman, la Bulgarie, la Russie. Un système d’alliance qui prépare malheureusement la 1ère guerre mondiale.

Avec ce huitième tome (paru en ce début mars) nous retrouvons nos deux compères, Hippolyte Salvignac et son ami Jules Lerouet, ancien policier de la Sûreté parisienne. Cette fois-ci ils sont accompagnés d’un vieux cousin d’Hippolyte, Anatole Salvignac. Ce dernier accomplit son dernier voyage vers un pays qui l’émerveille toujours autant : l’Égypte.
Ce voyage est surtout motivé par la recherche du père disparu de Jules. Père qu’il n’a jamais connu mais dont il a découvert l’existence dans le précédent tome.
La piste les mène à Obock à Djibouti. Malheureusement trop tard, ils y apprennent le décès du père de Jules. Une affaire pas si simple qui va les mener à travers le Proche-Orient en ébullition. Une course à l’héritage qui va leur faire découvrir les grands enjeux de l’époque. Tout bouge, tout menace d’exploser dans cette partie du monde où les grandes puissances jouent leur partie de poker entre eux.

Ce roman est prétexte à un grand développement d’Histoire qui met en lumière tous les enjeux de l’époque. La rivalité des grandes puissances vis à vis des petites. Les amis d’hier sont les ennemis d’aujourd’hui. Et les tensions s’exacerbent entre les différentes communautés : grecque, ottomanes, bulgares.

L’intrigue en elle-même est prétexte à nous faire connaître tous les enjeux sur le terrain. Trafic d’armes, manipulations, espionnage et règlement de compte.
Une page d’histoire que je ne connaissais pas très bien de ce point de vue Moyen-Orient. Quand on dit 1ère guerre mondiale, on pense naturellement à nos pays occidentaux mais n’oublions pas que le reste du monde était aussi en 1ère ligne avec ce système d’alliance.

En plus de la géopolitique on part à la découverte de ces régions exotiques. L’auteur nous raconte Djibouti, Obock, Andrinople et surtout Istanbul, théâtre de tant de civilisations, aussi bien romaine, byzantine que musulmane. Ville hétéroclite qui rassemble plusieurs communautés aussi bien chrétienne, grecque, que musulmane. L’auteur nous invite à une visite guidée de cette grande ville à cheval sur le continent européen et asiatique.

Lecture très instructive et passionnante.

Merci aux Éditions de Borée pour cette belle découverte.